Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
12 avril 2007

La famille, lieu de la gratuité

La famille a sa source dans l'amour d'un couple. Ni fusionnel dans lequel l'on est fondu dans la personnalité de l'autre, ni conditionnel comme s'il était soumis aux variations des circonstances, des événements et de l'environnement fluctuant d'une vie, l'amour d'un couple se donne normalement à vivre "dans le meilleur et dans le pire". Dans ce sens, il est gratuit et inconditionnel.

Or cet amour conjugal dans le couple et en couple est la source de la conception, de la naissance, de la croissance d'un enfant. Personne n'oblige un couple à prendre cette initiative et cette responsabilité de transmettre la vie. Il s'agit d'un don. Il est gratuit. Dieu lui-même fait à un enfant conçu le don d'une âme personnelle dont la destination est éternelle. Lorsque l'enfant paraît, nul ne sait ce qu'il devra vivre. Tout ce qui est fait pour lui repose sur la confiance, vertu cousine de la gratuité. Fonder une famille, se charger d'instruire, d'éduquer des enfants, est de l'ordre du service désintéressé. Aucun calcul, aucune stratégie commerciale ou financière n’entre en ligne de compte.

Le don préside aux relations "familiales", des parents aux enfants et réciproquement. La fratrie est initiée et invitée à inspirer leur vie commune à l'aune du don mutuel. Du coup, la cellule familiale constitue une école de l'amour, filial, fraternel et social. On y trouve normalement le bonheur de recevoir et de donner, de faire plaisir et de se réjouir de la socialité. On y apprécie les différences qui, au lieu d'être des menaces ou des moyens de dominer, deviennent des occasions de servir et d'associer les talents. Dans le lien familial s'aiguisent les sentiments, s'expriment les qualités et se polissent les défauts. Avec une seule contrepartie : celle d'être aimé et d'aimer dans la gratuité.

Toutefois, la famille a ses limites et même ses inconvénients lorsqu'au lieu de fournir aux enfants les capacités de se confronter à la vie sociale, à se débrouiller dans une vie autonome, elle devient un étouffoir de liberté et d'audace, leur rogne les ailes qui devraient leur permettre de prendre leur envol.

N'est-ce pas ce piège de la famille que dénonce en sous-entendu Jésus lorsqu'un jour on lui annonce que sa famille le cherche et désire le voir ? Jésus répond en public : "Qui sont ma mère, mon père, mes frères et mes sœurs ? Ce sont tous ceux qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux". La famille est un lieu transitoire où chacun(e) reçoit gratuitement les principaux bagages pour "faire sa route".

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité