Ne nous trompons pas...

J'assiste parfois à des dialogues entre générations qui tournent court par défaut de rechercher des terrains d'accueil et d'écoute, communs. Les jeunes vont parler de leurs passions sportives, scolaires, ludiques ou affectives. En un mot, de ce que devient leur humanité dans le déroulement physique, psychique et spirituel de leur vie. Les parents vont surtout s'attarder aux résultats scolaires : notes et appréciations des professeurs. Ils se montrent tantôt fiers et tantôt sévères, avec excès parfois dans les deux cas. Ils voudront vérifier l'identité des copains et copines que leurs enfants fréquentent. Trop peu souvent ils auront la disponibilité et la volonté d'avoir un dialogue personnel avec l'un ou l'autre de leurs enfants qu'ils ne voient pas toujours grandir et changer.

Quant aux grands-parents, ils se désolent souvent du peu de sentiments religieux perçus chez leurs petits-enfants. Et la preuve en est qu'ils ne les voient plus jamais fréquenter les offices religieux. Ils en concluent immédiatement qu'ils ont largué tout ce qui leur a été transmis.

Il me semble qu'il manque aux adultes de savoir discerner dans l'existence des jeunes les signes d'une réelle vie spirituelle. Le terrain de leur vie est souvent ensemencé de générosité, de partage, de fraternité, de bienveillance pour l'autre, de dépassement de soi, d'implication et d'engagement. Et pour beaucoup de réflexion et de contemplation, de méditation et de prière, au plus profond de l'âme et de l'intime de soi. Leur jardin personnel germe en silence, souvent à l'abri des regards des voisins les plus proches. Oserai-je le dire, je trouve les adultes souvent trop superficiels dans le regard qu'ils portent sur leurs enfants et les jeunes en général.