A propos de la mort
Au fond, la question est donc de savoir comment affronter la mort. A défaut de pouvoir totalement surmonter la mort, l'homme cherche à la neutraliser. Les anciens, tels Sénèque, Cicéron, Lucrèce ou Epicure, ont traité de cette question liée à toute humanité. Pour Epicure en particulier, la mort ne devait pas être considérée comme un mal. Il était irrationnel de la craindre puisque nous pouvons en faire une expérience personnelle directe.
Mais au fait, qu'est-ce que la mort ? Pour les uns, la fin de vie doit rester attachée aux fonctions biologiques de l'organisme, pour d'autres elle est liée à la partie irréversible de certaines propriétés humaines (psychologiques, sociales, cognitives). Comment ne pas constater que les problèmes éthiques posés par l'avortement, l'infanticide, l'euthanasie ou les expériences biomédicales dépendent en partie d'une définition de la mort !
L'être humain cherche à transmettre non seulement ce qu'il est, mais aussi ses valeurs, son expérience de la vie, dans une société qui cultive souvent des immortalités illusoires : recherche de la célébrité, culte du corps, conduites à risques... Les débats actuels sont âpres autour du "droit à mourir dans la dignité". Les partisans de la mort biologique et ceux de la mort personnelle s'affrontent désormais sans merci. La morale chrétienne a choisi : il ne faut jamais décider de la mort.