Les « bons » éducateurs ?
Ils cherchent à donner à ceux sur lesquels s’exercent leur autorité et leurs responsabilités des connaissances et des moyens d’analyse, des capacités de choisir et d’agir par eux-mêmes. Les bons éducateurs se réjouissent de voir que l’on peut prendre des initiatives, penser par soi-même, conduire sa propre vie, développer une autonomie progressive. Eduquer, ce n’est jamais subjuguer, avoir une emprise jusqu’à diriger les consciences comme un marionnettiste manipule ses personnages au bout de ses ficelles.
Le verbe même « éduquer » suggère au maître de s’effacer (ex) et de laisser partir et s’éloigner le disciple (ducere). Pour être « bons », les éducateurs doivent allier en eux les dons de prophètes, de docteurs, de sages et de saints. Certains peuvent être tentés de démagogie, de séduire, de ruser, d’éblouir, de scotcher une clientèle de fidèles qui, médusés, « regardent le doigt de celui qui montre les étoiles dans le ciel ». Certains autres, par démagogie ou démission, ne proposent plus aucune exigence. Ils mettent la barre très bas, ce qui ne demande pas d’efforts.
Une autre tentation est de ne proposer que la distraction. Selon ce principe tout doit être attrayant et procurer du bonheur immédiat. Toute transmission et initiation se transforment alors en divertissement dont on s’aperçoit parfois trop tard qu’il appauvrit au lieu d’enrichir.
L’éducation est un art et un don précieux...