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Les billets du Père Lucien Marguet
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25 février 2009

Au désert

Les Hébreux ont passé 40 ans au désert pour se reconstituer en peuple debout et capable de progresser. Jésus a passé 40 jours au désert avant de commencer sa vie missionnaire. L'appel du désert est encore aujourd'hui choisi comme reconstituant d'une existence plus habitée. Le désert permet d'échapper au stress de la ville, à l'abondance du bruit et du matériel.

Le désert, c'est des dunes et du sable, un horizon infini, mais aussi un sol dur, jonché de pierres difformes, compactes et brûlantes, de rochers lisses et glissants sous le soleil, de terre poussiéreuse. Le désert attire, fascine. Il est immense. Il est Mystère. On y trouve l'enivrement du silence, l'ivresse de la solitude et des grandes étendues, les plaisirs du grand air.

Le désert est intemporel, chacun y perd ses repères temporels et spatiaux. On se retrouve convié à s'asseoir à la table de sa propre vie. Impossible de s'y dérober ou de se mentir. Le désert est appel à se dépouiller. A déposer les masques. A devenir nomade et se mettre en route. Le désert nous apprend à ne pas gémir, à ne pas parler inutilement. Le désert ponce l'âme. Le désert apprend la modestie et le courage, car c'est à la fois un lieu doux et hostile. Au désert, pas d'échappatoire. Le désert oblige à vivre sans béquilles, sans accessoires, sans artifices.

Au désert, on apprend à être seul. A ressentir le frémissement de l'âme. Au désert, on expérimente, face à une certaine cruauté de l'élément naturel, une certaine idée de la liberté et de la fraternité. Au désert se scellent pour toujours de solides et fidèles amitiés. Le désert enrichit celui qui s'y risque de son manque.

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