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Les billets du Père Lucien Marguet
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29 avril 2009

Les mères porteuses

La gestation pour autrui (GPA) n'est pas autorisée en France. Sa légalisation est en débat. Grâce à la fécondation in vitro, on peut obtenir un embryon à partir de l'ovule et des spermatozoïdes des parents demandeurs ou donneurs anonymes et l'implanter dans l'utérus d'une femme apte à mener une grossesse à terme. L'argument principal en faveur de la gestation pour autrui est que l'assistance médicale à la procréation répond à tous les problèmes d'infertilité sauf la malformation ou l'absence d'utérus.

Or le prêt d'utérus n'est pas seulement médical ou anonyme. Des liens étroits se nouent entre les protagonistes. Une femme qui porte l'enfant a un comportement de mère vis-à-vis de l'embryon. Elle le nourrit de son corps et de son psychisme. Alors que l'enfant n'est pas destiné à être le sien, la maternité pour autrui est partagée entre la gestatrice et la mère d'intention.

Cette forme de maternité pose de nombreuses questions. Si l'enfant à naître est porteur d'un handicap ? Si la gestatrice s'attache à l'enfant dans un instinct maternel jusqu'au désir de l'élever ? Si l'enfant n'est pas "conforme" à l'espérance des parents à qui il est destiné ? Si l'un de ces parents décède, qui prendra le nouveau-né en charge ?

L'attrait de louer son utérus pour avoir un revenu ne peut-il encourager à faire un commerce du corps humain ? La société a-t-elle le devoir de satisfaire, comme si c'était un droit, la possibilité d'être mère chez des femmes dont le corps ne le peut pas lui-même ? Si la GPA était légalisée, le "marché" des mères porteuses pourrait donner lieu à des dérives incontrôlables. La GPA comporte d'énormes risques pour les gestatrices comme pour les enfants. Ces femmes peuvent avoir une grossesse pathologique, mourir en couches ou s'attacher à l'enfant et vouloir le garder.

Le Professeur Frydmann, père du premier bébé éprouvette, écrit dans un ouvrage que "la gestation n'est pas seulement un fait physiologique interchangeable. C'est une expérience humaine qui touche la personnalité au plus profond". Pour le généticien Jean-François Mattei, "accepter la GPA c'est ramener la grossesse à une période neutre, impersonnelle, sans effet sur le devenir de l'enfant. C'est vouloir considérer que l'utérus n'est qu'un simple incubateur".

L'Eglise catholique se prononce clairement contre la GPA.

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