L’Avent
Qui, dans
sa vie actuelle, ne se sent souvent pressé d’aller vite, en tous cas de ne pas
perdre de temps ! Depuis les moyens de plus en plus sophistiqués pour
communiquer instantanément jusqu’aux extrémités de la terre, en passant par le
gain de temps permis par le TGV, jusqu’aux moyens mis en œuvre pour gagner du
temps dans les cadences afin d’améliorer la productivité…Depuis l’écriture
texto qui s’affranchit de toute orthographe, en passant par le mail que l’on
dépose sur le champ dans la boîte du correspondant internaute, jusqu’au
« chronopost » dont on attend des records de vitesse ! Le sport
lui-même est lié aux « scores » réalisés dans les compétitions, qui
sont sans cesse à battre ! Tout semble vouloir nous faire croire que
l’avenir appartient à ceux qui vont vite et savent presser le pas, et
compresser leur temps.
Or il est
dans une année liturgique des étapes qui invitent les croyants à prendre du
temps, à ralentir leur pas, souffler, réfléchir, scruter l’horizon et vérifier
le sens. Ainsi est le temps de l’Avent qui offre la possibilité d’une attente
motivée et mobilisée.
Marie est
enceinte. Avec Joseph, elle prépare et se prépare à la naissance de son enfant.
Toutes les femmes qui deviennent mères vivent intensément cette période qui précède
l’accouchement. Plus encore que tous les éducateurs, les parents savent qu’il
existe des saisons biologiques qui ont besoin que soit respecté le temps qui
leur est normalement attribué. Un proverbe dit que ce n’est pas en tirant sur
les carottes qu’on les fait pousser plus vite… Il est un temps pour tout, dit
si bien le Livre de la Sagesse. Aussi le temps d’Avent peut-il être fécond et
fructueux pour qui en fait une occasion de retour de soi, de maîtrise des sens,
d’entraînement à la vraie liberté et à la responsabilité. Nul ne perd jamais de
temps à reprendre en main la conduite sereine de son existence, de ses choix et
décisions, dans la fidélité éveillée à ses engagements. Se laisser conditionner
par le temps accéléré, c’est prendre le risque de se laisser emporter par les
vagues et les courants, les vents dominants et dérivants…
Rien ne
sert de courir, il faut savoir où l’on va et par quel chemin sûr on s’y rend.
Le temps de l’Avent développe en soi la capacité d’attente, de patience, de
confiance et d’Espérance. Il invite à accroître en soi la Foi qui consiste à
croire que celui qui est attendu est déjà là…