Devenir juste
Dès leur
plus jeune âge, les enfants ont un sens marqué pour "ce qui est juste et
ce qui ne l'est pas". Quel adulte n'a jamais été blessé au plus profond
par telle situation ou tel acte d'injustice ? Un propos a été déformé et
colporté jusqu'à se propager en rumeur mensongère qu'aucun ne peut vérifier ni
arrêter. Quelqu'un a été méprisé devant moi, désigné, sans que personne ni
moi-même ne réagisse contre cette injustice.
L'esprit
de justice voudrait que l'on ait le courage de défendre, chaque fois que c'est
nécessaire, les petits, les faibles, les pauvres, les sans voix, parce qu'ils
sont sujets de droits et égaux en dignité humaine. Contre le parti pris, l'a
priori et loin de tout esprit partisan, la vertu de justice convie au
rendez-vous de la vérité, de la confiance, de l'ouverture à tous. Contre
l'individualisme et l'égoïsme, la lâcheté et la combine, la justice invite à
s'impliquer et s'engager.
L'injustice
est à débusquer dans le cœur et la conduite de chacun. Elle est aussi inscrite
dans les structures inventées et gérées par les hommes. Chaque personne est
pourvue d'une conscience droite qui discerne le Bien et le mal et de la volonté
de se diriger et de choisir d'être juste.
Le
chrétien, en plus de ce sens naturel qui invite à être juste, regarde et se met
à l'écoute de Jésus dont toute l'existence est juste. Le chrétien demande à
l'Esprit Saint de le transformer et de l'aider à suivre l'Evangile de justice
et de Paix. Tout comme la justesse d'une voix ou d'un instrument est recherchée,
il est souhaitable que notre vie soit ajustée à la vertu de justice.
"Heureux
ceux qui ont faim et soif de justice : ils seront rassasiés !", proclamait Jésus depuis le Mont
des Béatitudes. Et il ajoutait : "Heureux ceux qui sont persécutés pour
la justice : le royaume des cieux est à eux !"