L'Espérance
Celui qui habite une maison en
connaît bien les lieux et les contours. S'il arrive une panne d'électricité en
pleine nuit, l'habitué de cette maison arrive à s'y débrouiller. Il la connaît
par cœur. Ainsi en va-t-il du croyant dont le chemin de foi traverse un tunnel
et que l'Espérance oriente vers la lumière de la sortie.
L'Espérance est en quelque sorte le
relais de la foi, comme la mémoire intérieure dans l'obscurité prend la suite
de la connaissance extérieure du plein jour. L'Espérance est un moteur dans
l'existence des croyants. Il y a tant de raisons de désespoir à regarder l'état
apparent du monde. Les craquements, les fissures et les fractures, les ombres
et les déserts conduisent parfois à voir tout en noir, à nous inquiéter pour
demain, à désespérer des évolutions et à regretter le passé plutôt qu'à
regarder l'Avenir avec confiance.
Si le Christ est l'Espérance des
chrétiens, c'est parce qu'il a espéré avant nous en son Père auquel il a
librement choisi de remettre sa vie. Mais l'Espérance chrétienne, qui prend le
relais de l'espoir essoufflé, ne consiste ni à fermer les yeux sur le mal et
les difficultés ni non plus à baisser les bras et renoncer à toute initiative
et responsabilité. L'Espérance repose sur le courage mobilisé qui dépend de soi
et de la confiance en Dieu présent et actif par l'Esprit dans toute vie. Si le
Christ est ressuscité, l'Espérance ne peut être vaine. La foi engrange de
l'Espérance en été pour les mauvais jours d'hiver.