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Les billets du Père Lucien Marguet
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13 janvier 2010

Dimanche de l'Epiphanie

Isaïe 60 1-6 - Ephésiens 3 2-6- Matthieu 2 1-12

 

 

Lorsqu'il écrit son évangile, Matthieu n'a nullement l'intention de se transformer en historien reconstituant minutieusement le passé. Son objectif est d'abord d'aider ses lecteurs à comprendre et à vivre leur foi en Jésus, mort sous Ponce-Pilate, ressuscité d'entre les morts. L'évangéliste est d'abord un théologien. Tout son évangile, du début à la fin, a pour but de leur faire découvrir la véritable identité de celui qu'ils célèbrent dans la liturgie. C'est dans cette perspective théologique et apologétique qu'il faut lire ce texte très fécond de réflexion et de spiritualité.

 

L'Epiphanie, c'est d'abord deux grands voyages. Celui de Jésus venu de Dieu et celui des mages arrivés d'Orient. Le lointain se fait prochain. Pour aller à la rencontre, il faut sortir de soi et de chez soi. Il faut se mettre en route. Il faut quitter ses habitudes d'être replié, repu et satisfait au point de n'avoir plus besoin de rien ni de personne. Les mages étaient des gens curieux, courageux et audacieux chercheurs de vérité. Ils désiraient découvrir, connaître, apprendre et comprendre. Ils n'étaient pourtant pas directement concernés par l'histoire du Peuple hébreu. Il leur fallait s'ouvrir à une conception religieuse étrangère.

 

Dieu n'appartient à personne. Tout le monde peut le chercher. Il est universel. Nul ne peut posséder Dieu comme on peut prétendre posséder une terre. Il est intéressant de constater que, dès sa naissance, Jésus a été visité par des représentants de la diversité humaine. Ce qui fonde la catholicité de l'Eglise de Jésus, ouverte à tous et à toute vérité dans le monde. L'Epiphanie, c'est la mise en lumière de tous les chercheurs de vérité quoi qu'il en coûte de difficultés, d'hostilité, d'obstacles, pour la trouver. Il nous arrive souvent de trouver admirables ceux qui se mettent au service de la solidarité et de la charité. Avons-nous assez la même attention pour valoriser les passionnés de vérité ? Le croyant ne risque-t-il pas trop souvent de se contenter d'une foi superficielle, et l'incroyant et l'athée ne sont-ils pas menacés d'indifférence à la dimension mystique présente en toute humanité ? L'Epiphanie, c'est la consécration de tous les chercheurs et faiseurs de vérité par delà les frontières et les religions, les cultures particulières. Savants, sages et saints de tous les pays, vous êtes unis par la même soif de progrès…

 

L'étable de Bethléem, c'est Copenhague il y a 2000 ans : l'humanité prend conscience qu'elle est à la fois diverse et une, aimée par le Dieu unique. Au sommet de Copenhague, 192 pays se sont réunis pour regarder la Terre et constater les dangers encourus par l'humanité actuelle et à venir, et aussi décider de parades pour y remédier. Certains ont pu penser que ce rassemblement mondial n'était qu'un échec au regard de l'indigence des décisions finales. En réalité, chacun s'accorde à considérer ce sommet comme une première étape qui sera suivie de beaucoup d'autres, sur un chemin dont le projet est d'assurer, par des règles contraignantes pour la terre entière, un avenir possible à l'humanité. Il en faudra encore des colloques, des tables rondes, des concessions et des initiatives, des rencontres entre les pays dont l'économie s'essouffle et les pays où elle est en plein essor, avant qu'une gouvernance mondiale ne fasse son chemin dans les consciences et ne s'inscrive dans la réalité. Pour la 43ème journée mondiale de la Paix célébrée le 1er janvier 2010, le Pape Benoît XVI a délivré un message ainsi intitulé : "Si tu veux construire la Paix, protège la création". "Héritiers des générations passées et bénéficiaires du travail de nos contemporains, nous avons des obligations envers tous et nous ne pouvons nous désintéresser de ceux qui viendront après nous agrandir le cercle de la famille humaine. La solidarité universelle qui est un fait et un bénéfice pour nous est aussi un devoir".

 

L'Epiphanie, du verbe grec "epiphainein" qui signifie "manifester", vise à désigner Jésus comme Dieu venu par le peuple hébreu, mais pour tous les peuples.

 

L'Epiphanie : où en suis-je de mon ouverture aux autres ? Est-ce que je déploie assez d'énergie pour progresser vers la vérité ? Est-ce que je m'emploie à reconnaître Dieu dans les signes qu'Il nous fait dans l'actualité ?

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