La liberté de conscience est la porte de la foi
La liberté de conscience est la porte
de la foi
Ce serait une erreur de penser que l'Eglise a vocation
de prendre les pleins pouvoirs et de diriger la société. L'Eglise a son domaine
et ses moyens propres pour accomplir sa mission dans le monde. Elle a vocation
d'être signe de libération et de salut, comme un phare avertit, comme un
panneau de direction montre la route et comme un horizon rappelle qu'il existe
toujours un Avenir. La présence des chrétiens dans le monde se réalise par
l'esprit qui les habite, sous mode d'imprégnation et de rayonnement, de
compagnonnage.
Le choix de croire passe par la liberté de conscience
et l'adhésion personnelle. Un lépreux sur dix guéris est venu remercier Jésus.
Tous sont sauvés, un seul devient disciple. La laïcité offre les conditions de
la liberté de conscience. Le consensus entre tous est dans le respect des
convictions de chacun. Pourvu toutefois que la laïcité soit vue comme une
permission d'en témoigner non seulement en privé, mais aussi en public. La foi
chrétienne ne s'impose pas. Elle se propose. Elle ravitaille les chrétiens dans
leurs engagements citoyens qui demandent du discernement, de la volonté et de
la générosité.
Les chrétiens ne sont pas le cheval de Troie de
l'Eglise dans le monde. Celle-ci n'a pas la prétention de supplanter les
pouvoirs démocratiques. Les chrétiens sont citoyens à part entière. La racine
de leur foi apporte avec eux la sève biblique. Or pour qu'une démocratie
fonctionne, il faut que toutes les composantes renoncent aux comportements
hégémoniques et dominateurs et apprennent à dialoguer, en s'écoutant, en se
respectant, en acceptant de déposer à la table du Bien commun leur savoir-faire
et leur savoir-être.
Le christianisme est le contraire du totalitarisme :
ni tous, ni tout, ni tout de suite. Chaque fois que l'Eglise a voulu revêtir
l'habit des pouvoirs temporels, elle a été amenée à sortir l'épée pour
s'imposer. Or Jésus a demandé à Pierre de remettre l'épée dans son fourreau. Et
l'appel à suivre le chemin du Christ a toujours été précédé de cette précaution
: "Si tu veux, viens et
suis-moi".
Alors que nous célébrons le Christ Roi de l'univers en
ce dernier dimanche de l'année C, il est bon de nous souvenir avec Saint Luc
que "les soldats se moquaient de lui"…
Ils lui disaient : "Si tu es le Roi
des Juifs, sauve-toi toi-même !" Une inscription était placée au-dessus de
sa tête : "Celui-ci est le Roi des Juifs". Un des deux malfaiteurs
crucifiés en même temps que Jésus lui dit : "Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras inaugurer ton Règne". Jésus lui dit : "Amen je te
le déclare, aujourd'hui avec moi tu seras dans le Paradis".
Aux portes de la mort, cet homme, en conscience, s'est
confié à Jésus qui l'a sauvé.