L'œcuménisme
Les chrétiens dans le Monde ressemblent à des
habitants d'un même immeuble vivant dans des appartements différents dont les
fenêtres ne donnent pas du même côté. Chacun peut-il prétendre qu'il a une vue
d'ensemble ? Non ! Au contraire, c'est en mettant ensemble chacun sa part de
vérité que tous peuvent progresser vers une vue plus complète. Qui campe sur
ses positions en refusant tout dialogue avec ses voisins se prive de
l'expérience des autres.
L'œcuménisme n'est ni la fusion ni l'absorption, ni le
consensus gommant ce qui différencie. Il est plutôt fréquentation sur le palier
ou dans l'escalier. Il est cohabitation dans laquelle chacun fait attention aux
voisins. Et si l'immeuble est menacé, il sollicite l'entente participative de
tous pour sa sauvegarde.
Quand les dernières traces du créateur s'effacent dans
des cultures sécularisées, ce n'est pas le moment pour les églises de
s'affronter sur des affaires mineures. La priorité n'est-elle pas à s'unir pour
conserver Dieu et, en conservant Dieu, de sauver une certaine conception de
l'homme ? L'œcuménisme n'est pas la défense de chapelles particulières, mais la
volonté d'aller vers le Christ tout entier. A la façon dont St Paul aux
Corinthiens (ch. 12) compare l'unité du Christ à un corps qui vit avec des
membres différents et pour chacun d'eux.
Mais pour autant qu'il faille se respecter différents,
il ne faut pas nier les divergences doctrinales, parfois profondes. Il faut les
vivre comme des blessures par lesquelles Dieu nous appelle à poursuivre nos
chemins tout en ne cessant pas de converser en toute liberté et vérité.
L'œcuménisme est un mouvement qui peut stagner, parfois s'essouffler, il est cependant irréversible. Il se nourrit certes de convictions mais aussi de vision, de mystique...