La foi est-elle un "pari" ?
"Dieu est ou Il n'est pas". L'alternative s'impose : il faut en effet choisir, dit Pascal, car nous sommes "embarqués" dans l'existence. Notre vie présente et future dépend de la manière dont nous nous situons devant ce dilemme. Pascal, mathématicien et l'un des fondateurs du calcul des probabilités, développe en toute logique l'intérêt qu'il y a à parier pour Dieu :
"Notre proposition est dans une force infinie quand il y a le fini à hasarder, à un jeu où il y a de pareils hasards de gain que de perte et l'infini à gagner…"
"… Si vous gagnez vous gagnez tout, et si vous perdez vous ne perdez rien".
Pascal s'adresse ainsi à des amis "athées pratiques" totalement indifférents à la vie religieuse, joueurs effrénés auxquels il a même prêté le secours de la science pour les aider à calculer leurs chances dans le jeu. Ce que Pascal cherche, c'est à leur faire entrevoir l'existence d'une réalité à laquelle ils sont indifférents. Ce fameux Pari de Pascal ne prétend ni être un argument en faveur de la vérité de foi, ni mettre en doute la valeur des signes par lesquels Dieu invite à croire. C'est plutôt une manière de provoquer des amis qui se refusent à prendre au sérieux la question de l'existence de Dieu. "Apprenez au moins que votre impuissance à croire vient de vos passions… Apprenez de ceux qui ont été liés comme vous et qui parient maintenant tout leur bien… Suivez la manière par où ils ont commencé"…
Pour Pascal, la conversion a été une "rencontre" de Dieu en découvrant Jésus-Christ dans l'Ecriture et la vie de l'Eglise. Nul ne peut prendre ce chemin sans renoncer à vivre à la remorque de ses désirs et de ses passions…