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Les billets du Père Lucien Marguet
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15 août 2011

Jésus en croix et Marie

 

Célébrer et prier Marie, c'est bien sûr avoir en mémoire les grandes séquences de sa vie. Les évangiles nous parlent de la visite de l'ange Gabriel pour demander à cette jeune fille d'être la mère de Jésus, puis de la visite que Marie fait dans la montagne à sa cousine Elisabeth qui attend Jean-Baptiste. Il y a aussi tous les épisodes concernant la naissance de Jésus à Bethléem et la fuite en Egypte. Plusieurs séquences bibliques nous racontent comment Joseph et Marie ont veillé sur Jésus lorsqu'il habitait Nazareth avec eux. Il y aura ensuite les noces de Cana où, montrant Jésus, Marie dira : "Faites tout ce qu'il vous dira".

 Mais l'une des scènes les plus émouvantes est sans doute celle des dernières paroles de Jésus à sa mère et à Jean, le jeune apôtre dont il se sentait très proche. S'adressant à sa mère, Jésus dit : "Mère, voici ton fils", et; s'adressant à Jean, il dit : "Fils, voici ta mère". Jésus est en train de donner tout ce qui lui reste de vie, comme une conclusion d'un chemin qui n'avait pour but et raison que  de servir et d'aimer, libérer et sauver, guérir et pardonner… La Croix est tellement le signe qui explicite toute sa vie qu'elle est aussi devenue, au cours des siècles de l'Eglise, l'emblème des chrétiens. Croix des églises, des cathédrales, des cimetières, des calvaires aux carrefours des chemins et des routes. Croix que l'on accroche dans la maison ou que l'on porte sur soi. Croix intérieures, qui évoquent toutes les souffrances rencontrées dans une vie, croix de la mésentente, de la haine, de la guerre, de la maladie, du handicap, de la désunion…

 Or à la croix du Christ est associée dans notre cœur la souffrance immense qu'a ressentie sa mère, assistant impuissante à la mort cruelle de son fils. Aussi spontanément les croyants confient-ils volontiers à Marie leurs fardeaux à porter, leurs blessures et douleurs à supporter. Attention, Jésus n'a jamais recherché de souffrir puisqu'il a passé beaucoup de son temps à guérir les blessés de la vie. Il a remis debout des handicapés, ouvert les yeux d'aveugles, ouvert les oreilles de sourds  ; il a pardonné, réconcilié, réintégré socialement des gens exclus. Il a appelé des gens à devenir ses disciples, et parmi ceux-ci certains sont devenus apôtres. Mais, par sa croix acceptée, Jésus a fait gagner la liberté, la fidélité et l'Amour au-delà de la peur de souffrir et de mourir.

 De son côté, Marie est aussi l'image vivante d'une femme, d'une mère qui donne tout d'elle-même par amour de tous ses frères et sœurs humains. L'amour de Dieu pour l'humanité, celui de Marie, celui de Jésus, se conjuguent et s'associent pour sauver l'homme. Les grands bénéficiaires de cette aventure divine sur terre, c'est nous tous. La Croix devient du coup un appel à accueillir le salut de Jésus et à marcher à sa suite en nous inspirant de ses choix, en l'imitant dans ses combats pour la vie. Il serait illusoire de rêver d'une existence humaine d'où seraient évacués tout mal, toute souffrance, toute limite et tout échec. C'est au contraire selon la façon dont nous traverserons ces épreuves et franchirons ces obstacles que nous progresserons vraiment.

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