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Les billets du Père Lucien Marguet
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23 octobre 2011

Tolérance et bienveillance

 En général, les gens les plus méfiants et les plus intolérants vis-à-vis d'autres qui ne partagent pas leurs aspirations traduisent ainsi leurs doutes sur eux-mêmes. Ils ont besoin du bouclier de leur véhémence brandi entre eux et les autres pour se protéger, tant ils sont en réalité peu sûrs de leurs convictions. Parfois ces mêmes personnes y vont de citations prônant la tolérance, par crainte que ne se dévoile leur fragilité face aux différences.

 Dans la société actuelle que l'on qualifie de plurielle, de multiculturelle, de multiconfessionnelle, de patchwork et de kaléidoscope à l'échelle du globe, les occasions de contacts et de confrontations sont démultipliées. Dans une société où sont prisées les valeurs de liberté de conscience et de choix, de droits individuels, il n'est pas étonnant que les convictions s'affirment et que la tolérance, et même la bienveillance, soient recommandées. On pourrait dire que la démocratie le prévoit et que la capacité à bien vivre ensemble l'exige. La culture actuelle, mondialisée, ne peut donc qu'opter pour la libre expression des idées et des convictions, dans le respect des points de vue, mais aussi favoriser la pratique sincère et sereine du dialogue entre toutes les expressions diverses et différentes développées par les races, les milieux sociaux, les idées, les croyances et les générations.

 Bien sûr certains groupes peuvent ressentir comme une menace ce qui les distingue des autres. Ils se raidissent en bouclant encore plus leur système de pensée. Ils peuvent prendre une posture intégriste. D'autres acceptent la confrontation et osent le débat d'idées pour se donner bonne allure. Mais très souvent la rencontre tourne court tant les points de vue et les références sont éloignés. Il est des groupes qui refusent la fréquentation, même exceptionnelle, parce qu'elle leur semble être un abandon de leurs certitudes et une trahison de ceux qui les leur ont transmises.

 La rencontre interreligieuse voulue par Jean-Paul II et reprise par son successeur Benoît XVI illustre ce propos. En effet, venir à un rendez-vous de personnages de religions différentes, se parler, prôner ensemble la dignité, la justice et la liberté, prier dans le même moment, chacun selon les rites de sa religion, est-ce trahir sa propre foi ? N'est-ce pas plutôt donner le signal fort qui encourage à rencontrer le prochain et le lointain non comme un ennemi à combattre, mais comme un frère en humanité à fréquenter, à le mieux connaître et en apprécier les convictions ?

 Ainsi, ce que le Vatican réalise à travers le Pape, les croyants se doivent de le faire aussi à leur échelle. Et cette démarche qui n'a rien d'un déniement de nos idées permet au contraire d'en vérifier le bien-fondé et la solidité. Dans la société telle qu'elle va en avant, il n'est guère d'autre choix que celui d'accepter la diversité et d'apprendre à s'y confronter.

 

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Commentaires
C
Bonjour ! Dans nos sociétés modernes, la seule RACE qui est serait à citer est la race humaine. On ne parle plus de race depuis l'abolition de l'esclavage et la fin des colonies mais d'origine ethnique. Vous êtes resté coincé au 20 e siècle et je le déplore malheureusement.
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