A propos des églises des villages

Après le boulanger, l'épicier, l'école qui ont quitté les villages pour se recentrer sur les gros bourgs ou la ville, l'église a elle aussi pris le même chemin. Chaque commune souvent fière de son identité particulière s'est vue invitée à faire partie de la communauté de communes. Il ne s'agit ni de fusion ni d'absorption, mais plutôt d'association. Ce que l'on ne peut envisager chacun de son côté, on peut le réaliser en se regroupant.

 Cette observation est vérifiable aussi dans l'animation et la vie de l'Eglise. En se regroupant, les chrétiens pratiquants habituels de la messe dominicale forment des communautés de prière, diverses et vivantes, accueillantes. Ainsi des lieux de messe dominicales sont-ils connus de tous : Vouziers le samedi soir à 18 h 30 et le dimanche matin à 10 h ; Monthois le dimanche à 10 h, Grandpré et Buzancy le dimanche à 10 h 30. Et une messe tournante à 11 h à Machault, St-Etienne-à-Arnes, Semide ou Leffincourt. Il nous faut passer de l'église de pierre à l'église communauté de fidèles régulièrement réunis et participants. Il ne s'agit pas seulement de "dire des messes", mais de permettre à des chrétiens de célébrer leur foi, d'entendre la Parole et de partager le Pain eucharistique, témoignant ainsi de l'unité du Corps du Christ dans la diversité de ses membres.

 Chacun comprendra donc qu'une messe paroissiale réclame que certaines conditions soient remplies. L'on ne vise pas seulement de dire la messe, de distribuer des sacrements, mais aussi d'édifier l'Eglise, Corps du Christ vivant. D'ailleurs nous avons tous ressenti un jour ou l'autre que, si on peut très bien se recueillir et prier lors d'une petite messe de semaine dans une église froide en plein hiver au milieu de quelques personnes, on aime aussi retrouver une assemblée dominicale plus nombreuse et fervente où se rassemblent avec bonheur des croyants de tout âge et parfois des familles entières. La messe paroissiale contribue à édifier la communauté paroissiale et, réciproquement, celle-ci rassemblée fait l'Eucharistie.

 Il reste la question de l'entretien et de l'utilisation de l'église existant dans chacune des nos communes. Obsèques, mariages, sont souvent célébrés dans l'église du village. Lors de la fête patronale, des chrétiens du village, par exemple avant les festivités du samedi soir, peuvent se réunir dans l'église pour prier, partager une page biblique et la vie. Des enfants, des jeunes, peuvent être sollicités pour accompagner les chants avec un instrument, dire quelque beau texte. Au moment de Noël, une crèche peut être installée et des prières organisées. Durant le mois de mai peut être organisé le chapelet. Le mercredi des Cendres, on peut se réunir pour "commencer ensemble" le Carême. Des visites guidées peuvent être proposées pour faire découvrir les "richesses artistiques" de l'église de notre village.

 La prière pour les défunts les lendemains de fête est assurée par les relais de village ici ou là, pour la plus grande satisfaction de tous. Le 1^er ou le 2 novembre, on peut se réunir au cimetière et prier pour les défunts. Plusieurs fois dans l'année, on peut faire un grand nettoyage de l'église, y compris de la sacristie qui est parfois négligée. On sera fier ensuite de montrer cette église aux visiteurs de passage. Certaines églises, dans nos trois paroisses, sont remarquables de propreté : mobilier, vêtements liturgiques, linges d'autel et objets de culte…

 Dieu est à coup sûr ainsi honoré en sa présence dans la commune. Même une petite poignée de chrétiens mobilisés dans un village, reliés aux autres villages, donnent un visage vivant à la Paroisse.