La susceptibilité… maladive

On entend souvent dire, pour le regretter, que beaucoup de gens sont susceptibles. Il suffit que vous ne soyez pas du même avis que lui pour que votre interlocuteur perde le sourire, parfois se fâche, peut-être devienne violent en paroles ou tourne les talons en interrompant immédiatement la conversation. Mais pourquoi rencontre-t-on aujourd'hui tant de caractères si sensibles à la moindre contrariété ? Pourquoi tant d'impatience et aussi tant d'inconstance dans les relations humaines ?

 Il me semble que les personnes sont trop souvent piégées par le doute et la méfiance qui les habitent. Ne sont-elles pas parfois enfermées dans un préjugé ? Du coup, les paroles prononcées sont suspectées ; la sincérité, le désir de clarté et la recherche de vérité ne sont plus assez présents dans les dialogues. L'un se sent menacé quand l'autre semble vouloir "gagner" sur lui. Il est aussi des situations de fragilités et d'expériences douloureuses qui dépouillent des capacités à entendre et accepter un autre point de vue que le sien, car la moindre égratignure devient une blessure. En effet globalement la culture ambiante que chacun inhale pousse à se protéger, tant le monde et ce qu'il propose apparaît bouleversant et même menaçant. Il faut garder distance pour ne pas se faire berner, ni acheter, ni embarquer, ni remorquer.

 Ainsi l'hypocrisie, la démagogie, les faux-semblants sont-ils appelés à la rescousse des comportements. Dans ce contexte, la personne qui se montre bienveillante peut passer pour candide, celle qui se veut authentique et vraie pour naïve, celle qui se montre convaincue de ses idées mais prête à en débattre peut sembler vulnérable. Les climats - parfois réapprovisionnés et entretenus - de crise, de morosité, de suspicion, de méfiance, génèrent des brouillards permanents qui rendent opaques et difficiles les relations humaines. C'est l'automne toute l'année avec ses bourrasques, ses matins obscurs, ses frimas et ses aspects maussades.

 L'on peut chercher à refonder des relations apaisées, sereines, en les pratiquant dans la lumière d'une franche confiance. A force d'être libre et vrai tout le temps dans le quotidien de la vie, on pourra aussi l'être dans les événements plus exceptionnels. "La susceptibilité", il appartient à chacun de la maîtriser et de lui substituer un regard bienveillant sur l'autre. Si toutefois elle parvient à s'immiscer dans les rapports humains quasi malgré soi dans des insinuations ou des "non dits", des interprétations, des caricatures, de l'ironie et même des calomnies, alors il faut assainir la rencontre par une boutade, voire une dérobade provisoire si une explication vraie n'apparaît pas possible sur le champ…

 La susceptibilité se soigne ! Il existe des remèdes…

Comments

[christiane3]

Cest trés éprouvant à vivre pour le susceptible , et certainement pour celui qui est en face ;chacun à peur de la réaction de l' autre;et ce sentir rejeter par manque d'écoute etde compréhention; laisse la personne au milieu du tunnel 'en ce demandant;quand vais-je en sortir ;