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Les billets du Père Lucien Marguet
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1 avril 2013

La Nature et le Mystère Pascal

Une personne m'a raconté que dans son jardin il y avait un cerisier qui donnait toutes les apparences d'une fin de vie. Un jour elle décida de lui couper toutes les branches et confia à son mari le soin de couper le tronc. Cet homme négligea de faire ce qui lui avait été demandé.

Or voici qu'au printemps se mirent à pousser sur cet arbre de nombreuses branches, puis à fleurir des promesses de fruits. Ce qui, au début de l'été, se traduisit en fruits succulents… Ce cerisier voué à la mort imminente avait démenti tous les pronostics et apporté les preuves de son désir de vivre et d'offrir.

 Cette même personne me montra une plante de sa maison qui avait elle aussi tous les signes de son extinction. On ne lui donnait plus d'eau ni ne lui prodiguait plus aucun soin. Or, curieusement, pour montrer sa souffrance du manque d'eau, cette plante sortit une très belle fleur qui signifiait son profond désir de vivre et d'être choyée !

 Ces deux signes naturels rejoignent cette conviction chrétienne provenant de la Résurrection du Christ que rien n'est jamais totalement compromis et qu'il y a toujours un avenir à ce qui semble mourir…, en l'Humain tout spécialement. En effet chacun porte en soi dès sa naissance deux destinées, l'une vouée à la mort physique et biologique et l'autre promise à la vie éternelle et sans limites spatiales et temporelles.

 Dans la mesure où une personne a vécu en union avec Dieu, elle a développé en elle la vie divine que la mort lui fait retrouver, à l'image d'un bateau qui, après une traversée plus ou moins longue, retrouve son port de départ et d'attache. La connivence avec Dieu durant le déroulement de l'existence terrestre devient à la mort une communion dans la demeure de Dieu. Il y a en tout humain du divin qu'il retrouve par-delà sa mort dans une continuité qu'assure le Christ "Chemin, Vérité et Vie". Jésus est celui qui, le premier, a ouvert la voie qui fait passer de la vie temporelle à la vie éternelle.

 Or, a écrit saint Jean, le courant de flots qui porte cette vie divine, c'est l'amour. "Celui qui aime ne meurt pas". La foi, l'Espérance et la charité sont comme les affluents qui deviennent peu à peu, ensemble, vie éternelle dont la mort ne brise pas l'élan et la force, mais qu'au contraire elle libère, à la manière dont les eaux d'un fleuve se jettent dans l'océan. A sa mort, chacun est accueilli en Dieu en intégrant l'espace qui lui correspond et que Dieu élargit !

 La mort n'est donc pas un anéantissement mais un "passage", une transformation, une dilatation de l'existence qui perd ses limites spatiales et temporelles, ses imperfections et ses ratés ! Elle est aussi une sorte de tamis qui ne garde de la vie terrestre que ce qui peut trouver sa place en Dieu, les actes, les paroles, les initiatives positives de bonté, de générosité, de dépassement de soi, de liberté, de vérité, de responsabilité. Et tout cela s'est accumulé peu à peu, dans le déroulement progressif de l'existence, pour devenir un véritable patrimoine spirituel personnel que la mort ne peut détruire. Elle en assure plutôt la transition vers l'au-delà, en Dieu.

 Quand le Credo fait dire aux croyants leur espérance en la Résurrection de la chair, n'est-ce pas pour eux une façon de dire que "mourir" annonce l'arrivée en Dieu avec pour seuls bagages les valeurs spirituelles que chacun a pu développer par les moyens de sa personnalité, au cours de son existence terrestre. De ce parcours, Jésus est "le chemin, la vérité et la vie". Et qui marche derrière lui et s'efforce de vivre l'essentiel de l'Evangile, qui est d'aimer vraiment, est sûr de retrouver Jésus au cœur de Dieu.

 

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