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Les billets du Père Lucien Marguet
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21 octobre 2013

Conseil à une maman…

Lors d'une réunion de début d'année scolaire, une maman dont l'enfant vient de rentrer en 6ème rapporte une de ses réflexions : "Ma fille, qui a choisi elle-même de s'inscrire au caté, fait part de son hésitation à poursuivre le catéchisme. En effet elle a lu dans la Bible le récit de la Genèse dans lequel il est affirmé que Dieu a créé l'univers en sept jours. Or, ayant beaucoup de mal à croire cela, elle ne veut pas, si elle continue à aller à l'église, donner l'impression qu'elle adhère à ce que dit la Bible. Au contraire, elle veut être sincère. Alors - dit la maman -, que dois-je dire à ma fille ?"

 Je trouve que la réflexion de cette enfant pose de très bonnes questions. J'en énumère quelques-unes :

 Le fait d'être croyant empêche-t-il d'avoir des doutes et des interrogations sur tel ou tel aspect de la foi ? Non, car il est normal de chercher à savoir avec sa raison ce que l'on croit dans la foi. Savoir avec son intelligence et croire sont deux chemins pour aller à Dieu. Pensez-vous que Dieu, qui nous a donné une raison pour chercher, découvrir et progresser dans la connaissance, pourrait nous interdire de nous en servir ? Au contraire, Dieu est ravi de la quête de vérité existant en chacun(e). Ainsi, que des savants nous informent sur la formation de l'univers, sur l'apparition des minéraux, des végétaux, des animaux et de l'humanité est entièrement leur beau rôle de chercheurs et de découvreurs de réalités.

 Le premier livre de la Bible, appelé la Genèse, raconte comment les croyants se représentent le rôle de Dieu dans la genèse du monde. Il nous fait retenir de ce récit, qualifié de mythe, que c'est Dieu qui a voulu que le monde soit créé dans la diversité de ses éléments, et que c'est à l'homme qu'il l'a confié pour qu'il s'en occupe et en profite pour sa vie. Si nous nous contentions de croire et renoncions à connaître et à comprendre avec notre "tête", Dieu en serait triste car il pourrait penser que nous refusons les talents qu'il nous a donné de développer en nous.

 Enfin, il nous faut observer que tous les livres et textes de la Bible ne se ressemblent pas. Certains sont des mythes, des allégories, d'autres des récits narratifs, d'autres des sagesses, des contes, des psaumes, des poésies. Jésus recourt à des paraboles, des images pour parler de Dieu. De lui-même, il dit : je suis le semeur, le berger, le chemin… Toutes les pages bibliques nous révèlent une vérité, à condition que nous prenions le temps de l'extraire du genre littéraire. Celui-ci est comme un récipient qui la contient et nous l'offre.

Le récit de la création ne nous dit pas comment s'est progressivement créé le monde, mais qui a voulu son existence et à qui il est destiné et confié.

 Au catéchisme, aucune question n'est tabou ni interdite. Croire n'est jamais contradictoire avec savoir ou douter. Tout marcheur ne peut qu'avancer s'il accepte de mettre un pied devant l'autre : ainsi en va-t-il de la foi…

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