Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
2 avril 2014

Lazare est mort...

Jn 11 1-45

 Jésus était ami de Marthe, de Marie, et de Lazare leur frère. Ayant appris que Lazare était malade, Jésus est resté deux jours de plus que prévu là où il était, et il a dit à ses disciples : "On retourne en Judée". Malgré les risques de lapidation dont il était menacé, ils retournent ensemble à Béthanie, village situé à proximité de Jérusalem. Jésus, ému jusqu'aux larmes par la peine des deux sœurs et la mort de son ami, va faire revenir Lazare à la vie, alors que la maison est remplie de gens venus rendre hommage au mort.

 Or, que comprendre de cet épisode que seul saint Jean rapporte, dans son évangile qui n'a pour objectif que de nous dévoiler progressivement la figure de Jésus ? D'ailleurs l'évangile de Lazare arrive au terme de ce processus. Aussi le récit que nous venons d'entendre est-il tout entier centré sur Jésus. Jésus, interlocuteur de tous les personnages : les disciples, Marthe et Marie et les Juifs. Sa présence, son agir et sa parole obligent chacun de ces personnages à se situer face à lui. Jésus est Seigneur, il est Rabbi, "maître" dans la bouche des disciples, Christ, Fils de Dieu, dans le dialogue avec Marthe.

L'on découvre une grande maîtrise de la part de Jésus, de son temps, du sens à discerner dans cette mort. Il agit avec assurance et autorité. Ce jour-là, il se manifeste avec éclat comme le maître de la vie, montrant ainsi sa divinité, tandis qu'en même temps son émotion traduit sa réelle humanité.

 Ainsi cet évangile raconte Jésus. Par amour pour l'homme malade, Jésus, envoyé par son Père, s'aventure au risque de sa propre mort. Autour de lui évoluent différents personnages en qui peuvent se lire, comme dans un miroir, diverses façons de croire en lui.

Les disciples, dont la foi est encore hésitante, se veulent cependant des disciples : "Allons, nous aussi, et nous mourrons avec lui" (11, 16).

Il y a Marthe, la croyante parfaite : "Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour" (11, 25). A l'instant où Jésus se révèle à elle comme le maître de la vie et de la mort – "Je suis la résurrection et la vie "-, elle le suit : "Oui ! Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le Monde" (11, 27).

Marie quant à elle est prostrée aux pieds de Jésus (v. 32), et à la différence de sa sœur, n'exprime que son chagrin, certes en se précipitant à la rencontre de Jésus. Ce qui peut être vu comme une marque de confiance totale en lui. Marie met ainsi en valeur la dimension humaine de Jésus, alors que Marthe privilégie son identité divine.

Il faut attendre le verset 43 du récit pour que Lazare devienne destinataire d'une parole de Jésus. En cet unique instant il devient quelqu'un, destinataire d'une parole qui le fait surgir du tombeau et de la mort et le restitue à la vie et à la relation.

 Ce qu'il deviendra ensuite, nous ne le savons pas, sinon que cet événement va largement causer la colère des autorités religieuses et que Lazare sera l'un des convives du repas au cours duquel Marie, "prenant une livre de parfum précieux de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux tandis que Marthe servait la table. C'était six jours avant la fête de la Pâque", donc peu de temps avant l'arrestation de Jésus, nous dit toujours saint Jean au chapitre 12, 1. Ce repas attire d'ailleurs la grande foule qui voulait voir Lazare "que Jésus avait ressuscité d'entre les morts". Les grands-prêtres, écrit Jean, "décidèrent de tuer aussi Lazare parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en allaient et croyaient en Jésus" (12, 10).

Le lendemain de ce repas de retrouvailles et de reconnaissance, Jésus sera acclamé par les foules agitant des rameaux d'olivier. Elles voulaient encourager Jésus à devenir Roi, "en raison de tout le bien qu'il avait eu les capacités d'accomplir". "La foule qui était avec lui", écrit encore saint Jean, "quand il avait appelé Lazare hors du tombeau et l'avait ressuscité d'entre les morts, rendait témoignage. C'est aussi pourquoi la foule vint à sa rencontre parce qu'ils avaient entendu dire qu'il avait fait ce signe" (12, 10). Alors les pharisiens se dirent entre eux : 'Vous voyez que vous ne gagnez rien : voilà le monde parti après lui".

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité