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Les billets du Père Lucien Marguet
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29 juin 2014

Quand l'un des deux s'en va… à jamais…

La mort sépare ce qu'une vie commune depuis tant d'années a uni. Quand ils se sont rencontrés et unis pour la vie, ils ont fait des projets et les ont réalisés : mettre au monde des enfants et leur donner les moyens de leur propre avenir, gagner le pain quotidien de la famille, aménager un nid plaisant pour les siens et ouvert et accueillant pour les amis, développer des moyens de vivre qui permettent aussi de choisir et d'agir selon des raisons de vivre et des convictions.

 Un homme et une femme s'unissent d'amour pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur, c'est la joie de voir grandir et s'épanouir des enfants qui finissent par être grands et partir vers leur propre route, tracer leur itinéraire… Le meilleur, c'est lorsque la vie et l'humain progressent ! Il arrive toutefois - et c'est le pire -, que des difficultés barrent la route du bonheur quand survient la maladie. Alors les nuages s'amoncellent et les cœurs se chargent d'angoisse. Il faut alors s'armer de courage, déployer beaucoup d'énergie pour lutter, redoubler de générosité, d'amour et de confiance pour surmonter et dépasser les obstacles…

 Et lorsque survient la mort, l'on est tenté de croire que tout ce qui a été vu dans une vie, interrompue, abrégée, est anéanti. Or il n'en est rien. Car toutes les valeurs de bonté, de bien, de beauté, de justice, d'affection, de tendresse, d'attention, de délicatesse, qui ont été la trame de l'existence humaine, loin d'être rayées sont au contraire transformées et transportées, re-suscitées en Dieu Eternel que l'être très cher a rejoint pour toujours. La personne physique et sensible a disparu de nos yeux mortels, mais en vue d'une vie invisible certes, mais réelle et immortelle. Lorsqu'un proche disparaît, on est tenté de ne considérer que ce que la mort détruit et qui ne sera jamais plus. Puissions-nous nous ressaisir et contempler ce qui a été vécu de bonheur, de meilleur, dans cette vie accomplie.

 La valeur d'une vie ne se mesure pas à sa durée, mais aussi et peut-être surtout à son contenu, son intensité humaine. L'amour conjugué dans un couple aux diverses saisons de la vie semble s'éteindre avec la mort de l'un d'eux. En réalité cet amour survit dans le cœur de celui qui demeure. Et des liens intimes et spirituels par delà l'espace et le temps, au-delà des  sens devenus inopérants, peuvent continuer à entretenir cet amour qui a guidé une communauté de vie.

 Vous connaissez peut-être ce "livre de la vie" écrit par un certain Martin Gray qui a perdu plusieurs fois tous les siens et qui s'est chaque fois relevé : "Etre fidèle à ceux qui sont morts, ce n'est pas s'enfermer dans la douleur. Il faut continuer de creuser son sillon droit et profond. Comme ils l'auraient fait eux-mêmes. Comme on l'aurait fait avec eux, pour eux. Etre fidèle à ceux qui sont morts, c'est vivre comme ils auraient vécu, et les faire vivre avec nous. Et transmettre leur voix, leur visage, leur message aux autres. A un fils, à un frère ou à des inconnus, aux autres, quels qu'ils soient. Et la vie tronquée des disparus alors germera sans fin".

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