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Les billets du Père Lucien Marguet
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22 décembre 2014

Se convertir pour accueillir les autres

Sous le prétexte parfois annoncé que l'on ne connaît pas telle ou telle personne ou que l'on n'entretient aucune relation avec cette famille, on justifie sa réticence par exemple à participer à une cérémonie de mariage, d'obsèques ou autre concernant ces personnes que l'on "méconnait". Pourtant on fait partie de la même paroisse, on se retrouve dans la même église, mais cette appartenance religieuse commune n'apparaît que de peu d'importance dans le fait de saluer ou non un autre chrétien qui a des convictions semblables aux siennes.

 La dimension sociale et culturelle est donc d'un plus grand poids dans notre attitude et notre pratique que le fait d'avoir l'évangile pour référence. Chacun est conditionné par des traditions, des habitudes et ses attaches dont il n'a pas forcément conscience qu'elles le conditionnent et le freinent dans sa liberté d'en franchir les frontières. Quel chrétien se dit, face à un "étranger", "je ne l'ai jamais vu, je ne sais encore rien de lui, mais il me faut aller vers lui puisqu'il arrive ?" Le beau texte du Petit Prince, si ce n'est pas l'Evangile, peut inciter à "créer des liens" là où ils n'existent pas encore.

 Notre posture habituelle et ancrée, nos façons de nous comporter, demandent à s'ouvrir et se laisser transformer pour accueillir "l'autre" et ce qu'il est, les parts de vérités et d'humanité qu'il transporte avec lui. Le monde est tellement divisé en clubs, en strates, en îlots, je dis parfois en "grumeaux", qu'il faudrait aux hommes de bonne volonté avoir la volonté de créer des passerelles et d'établir des communications, pour transformer les distances et les différences en espaces de relation.

 Dans une communauté paroissiale qui a vocation à accueillir tout le monde, on ne devrait pas rencontrer cette "réticence" à serrer la main pour transmettre la Paix du Christ, à tracer un petit signe de croix sur le front d'un bébé dont on ne connaît pas la famille, à participer à son accueil lorsque ses parents le présentent au baptême, à "faire le catéchisme" à des enfants qui ne sont ni du village ni de la famille… Cet esprit "d'ouverture" n'est pas complètement absent de nos paroisses. Il a pourtant besoin d'être amplifié !

 Je sais bien que la timidité, la crainte du regard des autres, parfois le désir de demeurer discret et de ne pas se mettre en avant peuvent se conjuguer et expliquer une attitude réservée et même en retrait. Il faut alors poser un acte de volonté, jusqu'à aller à contre-courant de nos penchants naturels à n'adresser la parole qu'aux gens identifiés. Si Jésus avait eu ce comportement sélectif, il n'aurait jamais appelé les Douze. Et l'Eglise ne serait pas née. Heureusement, dès son début, elle a été diverse, plurielle et universelle. Grâce à l'Esprit Saint…

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