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Les billets du Père Lucien Marguet
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18 avril 2015

Déjà, aujourd'hui, re-suscités

"Mes bien-aimés, parce que nous aimons nos frères, nous sommes passés de la mort à la vie. Celui qui n'aime pas reste dans la mort", écrit saint Jean dans sa première lettre au verset 14. Tandis qu'il dit par ailleurs : "Celui qui croit en moi a la vie éternelle".

 Ainsi saint Jean veut-il nous faire comprendre que celui qui croit, celui qui aime, accueille en lui dès maintenant la vie de Dieu, l'Eternel, bien avant de le rejoindre entièrement par-delà la mort. On peut affirmer ainsi que nous avons un pied dans l'éternité à la mesure de notre union à Dieu. Lorsqu'en pensée, en paroles et en actes nous donnons la priorité à la liberté, à la vérité, à la dignité, à la fraternité, alors l'essentiel et l'Eternel gagnent du terrain en nous sur l'accessoire, le transitoire et le provisoire.

Or cet essentiel déborde et dépasse notre vie, puisque Dieu l'habite de son Eternité, c'est-à-dire le rend durable et inaliénable. La mort ne fera que desserrer ce qui en nous est délimité et contenu. La mort, qui est une fin de parcours, est aussi l'enclenchement d'une vie transformée et re-suscitée, pleinement accomplie et réussie en Dieu. Et comment peut-on déjà vivre d'Eternité, sinon en consentant à notre désir d'être en union avec Dieu, en suivant la voie indiquée par Jésus, "chemin, vérité et vie" ?

 Les croyants qui vivent déjà en ressuscités ne font pas de miracles, ils ne mènent pas une vie ailleurs, sur une autre planète, ils sont pleinement de leur temps dans lequel ils se sentent engagés et impliqués en exerçant leurs capacités, leurs dons et qualités. L'Eternité déjà présente en nos vies nous relie à celle de Dieu que chacun(e) est appelé(e) à retrouver à l'issue de son parcours terrestre, plus ou moins long. Créés à l'image de Dieu, nous avons vocation à demeurer à jamais en Lui. Un enfant, un jeune qui meurent sans avoir longtemps sillonné les chemins d'humanité peuvent, à leur disparition tragique, accidentelle ou des suites d'une grave et subite maladie, "tomber dans les bras de Dieu" tellement il y a coïncidence immédiate entre leur cœur et celui du Père.

 A notre naissance, nous recevons deux vies associées mais distinctes. L'une ne dure qu'un temps et l'autre est immortelle. Ainsi, lorsqu'une personne voit arriver la fin de son chemin, elle peut dans la confiance demeurer dans l'Espérance puisque sa mort ne peut en elle détruire ce qui est éternel, la vie divine maintenant et au-delà. A la suite du Christ, le chrétien rejoint la maison du Père avec ce qu'il a accueilli de divin par-delà l'espace et le temps. "Celui qui croit en moi", disait Jésus, "a la vie éternelle".

 La réussite d'une vie ne se mesure pas tant au nombre des années qu'à tout ce qu'elle a développé de foi, d'espérance et d'amour, dons reçus de Dieu par la médiation de son Esprit.

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