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Les billets du Père Lucien Marguet
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27 avril 2015

La souffrance, pourquoi ?

Il existe une variété de formes de souffrances, physiques, morales, intellectuelles, spirituelles… Mais il me semble qu'elles sont toutes interactives.

Si mon corps est atteint d'une maladie grave, mon moral est au plus bas et je peux ressentir ce qui m'arrive comme une punition divine, m'interroger sur la bonté de Dieu !

Il existe aussi des souffrances sur le plan intellectuel lorsque je me sens blessé de ne pas connaître ou comprendre assez.

Il peut aussi survenir dans la vie des périodes de manque de communication et de relation, de considération, d'amitié, d'amour, qui ternissent l'existence.

Il est des souffrances dont on peut chercher et trouver les causes, d'autres dont les raisons ne sont pas détectables.

Il est des souffrances salutaires lorsqu'elles alertent d'une maladie qu'il faut soigner avec vigueur, au plus vite, pour avoir des chances d'en guérir.

Il est des souffrances qui développent les capacités d'endurance, auxquelles les sportifs se soumettent car ils savent qu'il leur faut en passer par là dans les entraînements s'ils veulent prétendre se hisser à des résultats progressifs.

La souffrance n'est jamais un objectif bénéfique en lui-même. Il faut la supporter, l'adoucir, et en tous cas lutter contre elle par des moyens chimiques et psychologiques appropriés. Il faut en discerner les causes pour en atténuer ou en supprimer les effets. Mais il faut aussi le dire, les souffrances endurées dans la vie peuvent déboucher sur un progrès de la personne qu'elles atteignent. En effet la souffrance dissuade de se croire invulnérable et de s'imaginer "tout-puissant". La personne découvre ses limites et ses faiblesses, sa finitude. Ce qu'elle traverse de souffrances peut l'amener à développer en elle les vertus de courage, d'endurance et de tempérance. A travers les épreuves, la personne souffrante découvre que d'autres vivent cette condition dans laquelle elle se trouve. Elle s'ouvre au monde innombrable des blessés, des petits, des pauvres, des affaiblis, des porteurs de handicap. Elle accède à une mentalité davantage bienveillante et compréhensive. Elle devient plus encline à consentir aux différences et même aux divergences.

Avoir beaucoup souffert peut aigrir le caractère, mais peut aussi le forger et le rendre plus simple, plus authentique et plus souple. La capacité à compatir et s'attendrir, à pardonner, n'est plus attribuée avec mépris aux "faibles", elle devient une force qui transforme les attitudes et caractérise la personnalité. Qui a, en chemin, connu la souffrance, bien sûr à son corps défendant, sans la rechercher et la provoquer délibérément, qui a ramassé toute son énergie pour lutter contre elle, avec le soutien de son entourage, celui-là a sans doute beaucoup progressé en son humanité.

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