Faut-il laisser les enfants nous "commander" ?

"Nous avons choisi de ne pas faire baptiser nos enfants, pour qu'ils soient libres de choisir eux-mêmes plus tard"… Mais leur avez-vous demandé leur avis pour savoir s'ils voulaient naître et vivre, être nourris et vaccinés, aller ou pas à l'école ? Quels éléments leur fournirez-vous sur Dieu, la religion, la morale chrétienne, qui leur permettront de se déterminer par eux-mêmes ? La vie d'un enfant ne dépend-elle pas entièrement des parents dans un premier temps, seuls habilités à juger de ce qui est bon pour leurs enfants ?

Certains parents se montrent hyperpermissifs avec leurs enfants devant les divers écrans électroniques, et hyperrestrictifs quand il s'agit de religion et de repères moraux ! La pédagogie du lâcher prise doit être de mise car elle permet aux parents d'accompagner progressivement leurs enfants dans la construction de leur personnalité avec la mise en mouvement de leurs capacités à discerner, juger, décider et s'engager, à la liberté de conscience et à la responsabilité.

Que penser de ces parents qui poussent leurs enfants à occuper tout leur "temps libre" avec les activités ludiques, sportives, musicales… de telle sorte que ceux-ci n'ont plus un moment à eux qu'ils rêveraient d'organiser par eux-mêmes ? Et ces enfants considérés comme des demi-dieux à qui l'on octroie presque tous les droits parce qu'ils ont besoin de liberté et de s'éclater ? Autour de la table familiale ils coupent la parole aux adultes, consultent leur téléphone, se lèvent pour aller consulter l'ordi, regarder une séquence de feuilleton, se chamaillent bruyamment entre frères et sœurs… Et ces enfants pour qui la demande d'obéissance n'est qu'un prétexte pour contester en disant : "oui, mais attends un peu"…

N'arrive-t-il pas parfois que des enfants aient prétention à un tel ascendant que leurs parents doivent d'abord leur demander leur avis et pensent que de toute façon ce sont leurs enfants qui auront le dernier mot ? L'on peut voir parfois des enfants récalcitrants à la proposition de leurs parents ou éducateurs hausser le ton et même pousser des cris ! N'existe-t-il pas aussi de ces enfants qui ne supportent pas d'accomplir des services même quand un tour établi d'avance avait obtenu leur accord ? Et ceux-là qui trichent au jeu pour échapper à la honte de perdre, ceux qui abandonnent subitement la partie avant qu'elle ne soit finie ou modifient les règles selon ce qu'ils croient être leur chance de battre les "autres" ! Et ces enfants déjà "pantouflards" avant d'avoir vécu, qui se font servir selon leurs caprices et se montrent incapables de la plus petite initiative prévenante… Savent-ils le sens et l'importance des mots grâce et gratuité ?

Sans vouloir ni calomnier ni médire, tout cela parait pousser de travers et avertir que du pire encore peut survenir… Une fausse conception de l'éducation et de la construction des personnalités n'est-elle pas à la racine de ces faits glanés dans la société actuelle ? Avec la meilleure volonté de choyer et d'aider, ne commet-on pas malgré soi des erreurs ? Avant de demander aux enfants quel chemin ils veulent prendre, montrons-leur, en paroles et en actes, le chemin que nous pensons le meilleur pour nous ! Ce n'est que peu à peu, au fil du temps, qu'ils traceront le leur…

L'enfance et l'adolescence sont, dans le cours d'une existence, des étapes, plus ou moins longues, elles sont des tremplins nécessaires vers la durée de l'âge adulte, comme les fondations sur lesquelles repose une maison.