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Les billets du Père Lucien Marguet
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15 octobre 2015

Encordés au Christ

Dans une ascension en montagne accidentée, on est encordé. Ainsi le premier guide-t-il les autres car lui connaît bien le trajet avec ses passages risqués et compliqués. Une corde est le lien entre tous. Et si l'un vient à glisser, tous le retiennent de tomber et de se fracasser.

L'on peut se référer à cette image pour parler de l'Eglise et en particulier des chrétiens en communauté paroissiale. La corde qui nous relie à Jésus et aux autres croyants, c'est l'Evangile dont Jésus est le guide. Nous sommes tous tournés vers lui en qui nous avons entière confiance. Puisqu'il connaît le chemin. Il est même le chemin. S'il y a un litige entre nous, c'est lui qui nous départage, car il est notre référence à tous. Lui a toujours raison entre nous tous.

Il est vrai qu'aujourd'hui beaucoup à la cordée de Jésus préfèrent avancer seuls, sans lien à un guide. La foi chrétienne est parfois mise à mal dans certains pays. Les croyants risquent de gros ennuis, jusqu'à être menacés de mort ! Ici et là, les croyants en Dieu sont moqués. Le matérialisme, l'attachement aux biens matériels et à l'argent sont devenus des idoles qui attachent et soumettent nombre de nos contemporains. Pourquoi perdre son temps dans les prières ? Mieux vaut s'éclater dans les loisirs et user de son énergie et de ses capacités dans des travaux utiles, efficaces et rentables. Dieu apparaît parfois très loin des préoccupations, et non qualifié pour nous aider. Du coup, il est oublié facilement.

En réalité, quelle chance pour ceux qui consentent à prendre Jésus pour guide de leur ascension ! Bien sûr accepter de marcher derrière Jésus, de s'encorder à lui par la foi en lui relève de notre liberté de choix et d'adhésion. Rien ni personne ne peut nous obliger à faire de Jésus le fil conducteur de notre vie. Toutefois en communauté de croyants on peut s'aider par la prière et la fraternité.

Le mot important d'une vie paroissiale, c'est la "transmission". L'on transmet par la parole, et aussi et surtout par le témoignage. La transmission qui marque le plus et se donne les meilleures chances d'aboutir est l'initiation. Cette forme de transmission ne se contente pas de prononcer des paroles, elle fait, tout en expliquant pourquoi et comment. Ainsi elle devient un apprentissage. Une messe vécue en famille et "reprise" autour de la table du repas est la meilleure des transmissions, puisque chacun des membres ayant vécu cette démarche de foi peut faire part aux autres des richesses reçues ! Des parents peuvent dire à leurs enfants : "Avez-vous fait votre prière du soir ?" Mais chacun sait qu'il est beaucoup plus profitable pour tous de dire : "Prions ensemble".

Supposons qu'un jour la société devenue amnésique tout entière décide qu'il n'y aura plus aucun lieu de transmission. Les enfants et les jeunes, mais aussi les adultes, seraient livrés à eux seuls. On ne leur proposerait plus rien : les écoles fermeraient leurs portes. Les associations culturelles, sportives, fermeraient leurs rideaux. Plus aucune transmission, instruction, explication, éducation, ne serait programmée… Les églises elles-mêmes deviendraient des lieux sans vie ! Une chape de plomb enfermerait la société tout entière dans un mutisme mortifère.

 

On attend au contraire des enseignants, des parents, des instructeurs et des éducateurs, des catéchistes, des prêtres, qu'ils soient des transmetteurs avisés de vérité et des révélateurs de sens, des "initiateurs" d'humanité…

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