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Les billets du Père Lucien Marguet
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20 janvier 2016

Quand les "repas" nourrissent l'âme…

Se nourrir a, de tout temps et sous toute latitude, été un acte chargé de ritualisme et de coutumes. Toutefois, pour parler des repas, il faut bien distinguer ce qui relève d'une nécessité de s'alimenter pourvoyant aux besoins du corps, et ce que permettent de dialogues et d'échanges des repas liés à des circonstances ou des visées particulières.

En effet, celui qui peut manger "sur le pouce", seul, au comptoir d'une brasserie ou sur le plateau individuel à la table d'un "self-service" par nécessité alimentaire, ressentira comme très différent le repas anniversaire de son mariage, en tête à tête avec son épouse.

Les commerciaux ont aussi l'expérience de repas dits "d'affaires" dans lesquels certes comptent la présentation et la nature des aliments, mais aussi l'ambiance de confiance créée en vue de conclure un accord…

Et, bien sûr, le repas familial qui permet aux différents membres de se poser autour de la table n'est-il pas le temps de se reconstituer physiquement, mais aussi de partager le film de sa journée, de s'essayer à donner son point de vue sur tel ou tel événement ou alors sur telle conviction entendue ou situation perçue ?

Entre avaler un sandwich en faisant autre chose et répondre à une invitation à un repas programmé et organisé à l'occasion d'une célébration festive telle baptême, mariage, communion, anniversaire, il existe plus que des différences de nature alimentaire : ce sont là des occasions d'enrichissement intellectuel, moral et spirituel, de communion en humanité et de fondation de cohésion familiale, dans ces repas mémorables qui permettent à chaque membre de dire "oui, j'y étais !"…

Et que dire de ces repas sur les terrasses durant les étés qui nous gâtent en longues journées inondées de clarté ? De ces repas tardifs à rallonge où l'on prend le temps de se parler, de vider son cœur, de confier ses plus fortes convictions ou interrogations ?… De ces repas partagés que l'on n'a pas forcément le loisir de pratiquer durant l'année aux journées chargées et accélérées ?...

Ainsi l'on découvre et apprécie ces "dîners en ville" pour lesquels on reçoit une invitation et se sent attendu, ces repas préparés, décorés et personnalisés, même très sobrement, ces repas dont les aliments ont été choisis, parfois en fonction des goûts (supposés ou avoués) des invités, ces repas durant lesquels les hôtes s'efforcent de donner la parole à chacun en ne la monopolisant pas eux-mêmes, et qui savent mettre en lumière et valoriser ce que leurs invités consentent à partager.

Oui ! Un bon repas, ce sont les mets préparés et partagés avec simplicité et cœur, mais c'est aussi l'ambiance sincère et authentique, ce sont les marques d'intérêt que se portent les convives les uns aux autres, la qualité des échanges, la capacité d'écoute et de respect mutuels. Qui n'a jamais éprouvé de gêne lors de repas durant lesquels certains parlent tout le temps, sans jamais susciter et soutenir la parole d'autres convives qui eux se contentent d'écouter et de n'avoir d'yeux que pour ce qui est déposé dans leur assiette !

Les textes bibliques sont truffés de scènes de repas, et bien sûr le plus important d'entre eux pour les chrétiens est la Cène, la veille de l'arrestation de Jésus, durant lequel la parole de Jésus donne sens à toute son existence. Les repas sont souvent des temps de "révélation"…

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