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Les billets du Père Lucien Marguet
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20 janvier 2016

Les formes d'incroyance… d'athéisme…

Les formes d'athéisme actuelles semblent s'enraciner dans cette conviction largement répandue que l'homme n'a besoin de personne pour envisager et conduire sa vie, avec l'entière confiance de la réussir. Dieu apparaît alors superflu. Faire appel à Dieu et à d'autres peut même être considéré comme une faiblesse et une dérobade. Son itinéraire, l'homme se le trace tout seul, au moyen des réserves de valeurs qu'il détient en lui. Sa liberté de conscience lui donne la capacité de se forger une conduite morale "humaniste".

Certes les athéismes contemporains peuvent prendre des figures diverses. Certains refusent Dieu au nom de leur raison qui leur interdit d'adhérer à une réalité qu''elle n'a pas les moyens d'expliquer avec des arguments scientifiques et dont elle peut encore moins prouver l'existence réelle. Pour ces gens, seul ce qui est démontrable est digne d'intérêt.

Il existe aussi, très répandu, un athéisme matérialiste qui occupe le terrain de conscience par le consumérisme. L'homme passe son temps et dépense son énergie dans la course à l'argent et son pouvoir de consommer des biens, de se distraire. Il est souvent accro des nouveautés qui le maintiennent dans des conditions de frustration et de manque continuels. Ses facultés critiques sont neutralisées par la quête incessante de satisfactions matérielles. Cet homme ne lutte pas contre l'idée de Dieu, il pense qu'elle lui est inutile. Il n'est pas contre la religion, il ne prend pas le temps de même y songer. Seuls un revers, un échec, un obstacle important peuvent un jour l'obliger à s'interroger sur ses raisons et ses façons de vivre.

Il existe aussi des athéismes idéologiques et philosophiques tels le marxisme, l'existentialisme athée, le capitalisme ultralibéral - pour lequel seul le profit compte -, le laïcisme, qui combat toute manifestation de nature religieuse dont il faut purifier la société pour lui redonner sa liberté et sa virginité. Selon certains, la religion serait source de violence lorsqu'elle génère des clivages et provoque une pluralité de pensées différentes. La doctrine ultralibérale en matière d'économie s'appuie sur la raison du plus fort et du plus performant. Faire place à un Dieu, ce serait alors perturber les projets d'efficacité à tout prix que se fixent les promoteurs de cette doctrine ultralibérale qui a besoin de puissance implacable pour parvenir à ses objectifs.

Il existe à notre époque beaucoup de gens indifférents aux questions religieuses et ignorants de Dieu. Ils ne sont pas contre lui, ils n'en refusent pas l'existence. Simplement, Dieu ne figure pas dans leur réseau de relations. Ils vivent bien sans lui, disent-ils. Leur situation personnelle, leurs activités professionnelles, leurs responsabilités sociales et familiales les comble, que pourrait bien leur apporter de plus le fait de croire en Dieu ? Cette sensation d'une vie complète et satisfaite suffit à combler leur aspiration au bonheur. Pourtant peut-on dérouler toute une existence sans rencontrer des occasions de se poser la question de l'orientation et de l'horizon, de l'au-delà de la mort, de l'origine et du contenu du parcours, des événements qui le jalonnent et des signes qu'il diffuse comme des messages à capter ?

Il est vrai que le doute et la recherche invitent à avancer : comment ne pas souhaiter à tous, croyants et incroyants, de "poursuivre", car c'est cela, "vivre"…

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