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Les billets du Père Lucien Marguet
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12 mars 2016

Divers et différents… pluriels…

Tous les chrétiens n'ont pas le même profil, car du fait de leur identité sociale, culturelle et professionnelle, de la trajectoire de leur existence, de leur éducation reçue, les convictions religieuses des uns et des autres peuvent être marquées et s'exprimer de façon différente, voire divergente.

Certains pratiquants peuvent être plus sensibles au passé, qu'ils rêvent de voir "restaurer". Ils oublient parfois que la société a évolué en de nombreux domaines et que l'Eglise doit continuer à y incarner le Message évangélique, certes sans l'adapter ni l'affadir, mais par ses membres en tenant compte de ces changements. Car la vraie fidélité n'est pas de reproduire dans le présent ce qui a été fait au passé, mais de proposer comme réponse pertinente et toujours d'actualité l'Evangile transtemporel. Le problème de ces "nostalgiques", c'est que, ayant les yeux rivés sur le rétroviseur, ils en oublient de regarder la route où il faut bien avancer.

Une autre catégorie de chrétiens et qui représente, en France, la grande majorité, est constituée de baptisés dont trop peu ont reçu une formation religieuse sur Dieu, l'Eglise et la foi chrétienne. Beaucoup d'ignorants sont passés à l'indifférence. De ce fait ils ne voient pas tellement quel intérêt peuvent avoir la catéchèse et la proposition de la foi pour leurs enfants. Ils deviennent négligents et distants, parfois méfiants au regard de tout signe religieux. C'est ainsi qu'ils contribuent à une sécularisation massive et globale de la religion chrétienne dans le paysage sociétal et social, à force d'en gommer les grands repères.

Une autre catégorie de chrétiens est l'expression de croyants qui prétendent vivre leur foi sans références à une Eglise ni à une communauté croyante organisée. Ils ne veulent être en relation de foi qu'avec Dieu lui-même, directement. Tout au plus sont-ils reliés à des gens qui leur ressemblent. L'important pour eux est la spiritualité développée dans l'intimité de leur cœur. Dieu se fait connaître à eux personnellement. Ils sont adeptes de la méditation, de la prière. Ils s'efforcent de conformer leur vie à ce que Dieu leur dit dans le secret de leur conscience morale. Leur foi relève d'une conviction profonde, ancrée au gré des circonstances de leur vie et des événements qui les ont marqués.

Les "fidèles" de l'Eglise catholique, eux, s'efforcent de développer une foi personnelle nourrie de Bible et de prière, mais aussi de vie communautaire dans la célébration des sacrements et la pratique de la fraternité recommandée par les Evangiles et soutenue par l'Esprit Saint. Leur foi est à la fois personnelle et communautaire, à la fois conviction et témoignage à travers des paroles, des actes, des choix et des comportements. Ils consentent à être à la fois des disciples de Jésus de Nazareth crucifié et ressuscité et des apôtres du chemin de vie humaine qu'il propose, membres acteurs de son Eglise qui est son Corps.

Ainsi, comme on le voit, être croyant, indifférent, agnostique ou athée, demande de mettre un contenu sous ces mots et de répondre à la question "comment l'est-on ?"…

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