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Les billets du Père Lucien Marguet
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23 avril 2016

Non violence…

Proférer des menaces de mort ou assassiner au nom de Dieu a scandalisé les authentiques croyants et choqué les athées sincères. Car au nom de Dieu sont attachés des qualificatifs comme la miséricorde, l'universalité et la paix. Pour les chrétiens qui ont reçu la révélation du visage et du cœur de Dieu à travers les paroles et les actes, la personne de Jésus-Christ de Nazareth, associer la violence à Dieu est proprement un non-sens. Car Jésus a choisi de mener sa vie avec respect, douceur et patience. Il n'a jamais recouru à la menace ni tenté de passer en force. Il n'a jamais humilié pour faire valoir sa puissance. Il a appelé, proposé, mais jamais il n'a obligé quelqu'un à le suivre de force !

Or c'est bien là que nous, êtres humains, avons des choix à effectuer en conscience et une conduite à suivre vis-à-vis des autres. Quand les différences nous distinguent, parfois nous font entrer en compétition avec d'autres, rivaliser, et nous amènent à nous opposer, nous pouvons alors être tentés de recourir à des moyens extrêmes, jusqu'à la violence. Celle-ci peut se concrétiser en paroles blessantes adressées directement et publiquement ; elle peut être froide, sous forme de rumeurs malveillantes répandues à l'insu de l'adversaire.

La violence peut aussi être physique, contre les biens ou les proches, pour blesser et faire souffrir. On évoque parfois le droit de rendre coup pour coup dans le cadre de ce que l'on appelle la légitime défense. Cette violence assumée serait même un devoir d'arrêter le bras du méchant et le laisser accomplir ses basses œuvres pourrait être soupçonné de complicité avec lui. Ce serait même la seule façon que les violents aient de comprendre qu'ils font "mal", et pour les hommes de bien agressés, de ne pas passer pour des niais qui se laissent frapper sans réagir !

Quand manifestement l'autre qui m'attaque est complètement dans ses torts, vais-je le laisser poursuivre son chemin destructeur ou vais-je l'arrêter en route, et alors de quelle façon vais-je m'y prendre ? Si j'ai en face de moi une personne à l'ego surdimensionné, à l'esprit pervers, qui ne se réjouit qu'en faisant souffrir les autres pour prétendre les dominer, qui demeure insensible aux tentatives de dialogue, sourde à toute argumentation rationnelle comme à l'appel aux sentiments, quelle posture vais-je alors adopter devant ses diatribes ?

En tant qu'être humain qui puise sa morale dans la vie de Jésus, je prône l'attitude engagée qu'a eue le maître devant Pilate et le refus de combattre par les armes : "Range ton épée"… "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font"… Jésus a pris sur lui l'injustice de la violence qui s'abattait sur lui. Même s'il était entièrement dans son droit, il ne réclamait pas que lui soit donnée raison sur le champ. Le temps ferait son œuvre de réhabilitation et ferait un jour apparaître si sa façon d'assumer ce qui lui arrivait fructifierait. Jésus a préféré se sacrifier en donnant la priorité à la force de l'amour et du Pardon plutôt qu'au recours à la puissance d'une réaction violente.

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