A quoi cela sert-il de croire en Jésus ?

A quoi bon choisir le Christ et passer du temps à le connaître en lisant les textes bibliques qui nous racontent ce qu'il disait, ce qu'il faisait, qui il était au milieu des foules et des gens rencontrés ? Et surtout pourquoi essayer de l'imiter dans sa façon de vivre ? Pourquoi en plus se lier d'amitié avec lui ? N'est-il pas quelqu'un du passé alors que nous sommes aujourd'hui plongés dans le 21^ème siècle commencé ? En quoi, comment peut-il donc nous éclairer et nous aider à avancer sur nos routes humaines actuelles ?

En réalité, si le Christ n'était qu'un personnage de l'histoire, parmi tant de grands personnages marquant leur époque dont on garde le souvenir, pourrait-il alors inspirer nos existences et nous guider ? Or Jésus n'est pas qu'un personnage célèbre ayant vécu en Palestine il y a vingt siècles, nous le savons vivant aujourd'hui et présent par son Esprit dans l'âme des croyants, comme dans son Eglise qui est son Corps dont les chrétiens sont les membres.

Devinez-le dans tous ceux qui, confrontés aux bourrasques de la vie, ne baissent pas les bras et gardent l'Espérance, admirez-le dans ces hommes et ces femmes, ces jeunes solidaires et fraternels, ces chercheurs de toutes disciplines qui se battent pour progresser et améliorer la vie, ces enseignants et ces parents heureux de transmettre les connaissances et de donner un sens à l'existence, ces philosophes, ces prêtres, ces religieux et religieuses dont la vie, les paroles et les actes témoignent que l'homme ne vit pas seulement de nourriture physique, de biens matériels, mais aussi d'amitié, d'amour, de liberté, de justice, d'idéal spirituel, de conviction croyante. La Paix et le Pardon, la réconciliation, les ponts dressés et les murs abattus, les rencontres pour se parler et s'entendre, se comprendre, n'est-ce pas l'Esprit de Jésus à l'œuvre en ce moment dans le monde d'aujourd'hui ?

Et ces chrétiens ici et là, souvent peu nombreux, formant de petites communautés dont l'énergie et la force proviennent de Celui qu'ils croient vivant à leurs côtés et plus encore en eux. A la suite du Christ incarné en humanité, regardez les chrétiens, les mains dans le cambouis, essayant de réparer ce qui est brisé, de redémarrer ce qui est essoufflé… Plus dans le monde il y aura de vrais disciples de Jésus et d'accros à l'Evangile comme mode de référence pour choisir et agir, moins l'humanité sera livrée en pâture à tous les courants dérivants qui la menacent et la fragilisent. Plus il y aura d'adhérents à l'Evangile de liberté, d'Amour, de miséricorde et de pardon, plus les chrétiens pourront partager le message libérateur du Christ.

Mais à quels signes voit-on que le Christ est là dans nos familles, dans l'école, partout où les gens se rassemblent ? Quand le pauvre, le petit, le faible, le handicapé, le perdant, le sans voix, le sans toit, le dernier, le plus âgé, n'est pas oublié ni mis de côté, mais respecté, accueilli, écouté, entouré et soutenu. C'est ici à St-Louis que j'ai découvert que je pouvais donner ma vie, mon temps, mes forces, au Christ. J'ai fait part de ma vocation à l'abbé Gabriel Collignon qui était le directeur de l'école à l'époque. Sa vie à lui était tout entière donnée aux élèves. Il nous enseignait ; nous apprenait l'Evangile ; guidait notre prière. Mais il nous donnait aussi des conseils ; était de service au réfectoire ; sur la cour ; dans les sorties au foot.

Au bout de 47 ans de vie de prêtre, je peux dire que le Christ, présent et actif dans beaucoup de gens rencontrés a tracté, inspiré et donné sens à ma vie.