Croire n'est pas le résultat d'un hasard !

La capacité d'avoir des raisons de croire en Dieu et en Jésus son Fils qui lui est uni par l'Esprit, chacun peut l'acquérir à la fois par une lecture intelligente de la Bible, par la prière intérieure, la prière communautaire, la réception assidue des sacrements - en particulier l'Eucharistie et le Pardon -, enfin par la pratique de l'Evangile au quotidien de l'existence. Ainsi l'on doit être prêt à tout moment à rendre compte de sa foi en Jésus-Christ. Et à l'image du torrent qui se ravitaille dans la retenue d'eau au sommet de la montagne, la Foi, l'Espérance et la Charité, ces trois grandes sources du croyant, sont assurées de pouvoir puiser dans le bassin en amont régulièrement rempli par la Bible, la prière et la conduite évangélique, en vivre ensemble communautaire.

 Malheureusement, comme les vierges distraites invitées à des noces avaient oublié d'emporter de l'huile pour recharger leur lampe, beaucoup de croyants négligent de se donner les moyens d'ajuster leur foi aux différentes étapes de leur existence et se retrouvent un jour ou l'autre dépourvus ou désemparés face à tel événement qui surgit dans leur vie. Aussi mieux vaut avoir de l'huile en réserve que de tomber en panne sur la route ou dans la ville, elles-mêmes désertiques !

 Cela commence par les baptêmes que l'on continue à donner sans être sûr que l'enfant devenu chrétien ait l'assurance de recevoir une instruction sur Jésus et une initiation à la vie chrétienne ; scolarisé, apprenant alors plein de connaissances profanes, il ne recevra souvent aucune réponse à ses questions sur l'origine et la destination divines de l'homme. La règle de la laïcité interdit aux enseignants de répondre aux interrogations des élèves sur le sens et le terme, l'origine, sur le qui et le pourquoi.

Que les familles soient les lieux où se partagent ces convictions, soit ! Mais sommes-nous tous capables, disponibles et disposés à aborder autour de la table familiale ce qui est négligé dans les salles de classe et dans les lieux de vie sociale ? Parfois des parents nous disent : mes enfants m'ont posé des tas de questions sur Dieu, Jésus, l'au-delà de la mort, et je n'ai su que leur dire, car nous-mêmes nous n'avons jamais approfondi ces questions qui pourtant, c'est vrai, sont essentielles…

 Entrés dans la séquence active de leur histoire, à travers leur profession dévoreuse d'énergie et de temps, leurs responsabilités familiales et sociales dans lesquelles ils s'impliquent, nombreux sont les adultes qui font de la religion un a-part saisonnier, de nature symbolique, rarement une obligation, plutôt une exception. Sans doute le rapport à Dieu est-il toujours trop envisagé comme extérieur à l'humain, une sorte de vernis que l'on ajoute à la demande, et non interne à la manière du sel dans un plat, de la levure dans la farine ou du sucre imprégnant un dessert ou un fruit… Comme il faut plusieurs pluies et souvent plusieurs jours pour accumuler une importante réserve d'eau, il faut aux croyants de multiples ressourcements pour que leur foi demeure vitale.

 Quant à la dernière période de l'existence terrestre, elle se déroule souvent comme un accrochage, coûte que coûte, à ce que l'on a été, et pas assez comme une préparation à envisager l'Avenir qui est d'aller chez Dieu et d'y retrouver tous les êtres déjà en Lui, dans la confiance et l'Espérance.