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Les billets du Père Lucien Marguet
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1 avril 2017

La vie terrestre, un commencement de l'existence

Un groupe d'ingénieurs chinois venus en immersion découvrir des lieux de production industrielle avait logé dans une abbaye de moines contemplatifs. Ces ingénieurs avaient ainsi eu l'occasion d'ouvrir leurs yeux sur une réalité religieuse qu'ils ignoraient entièrement. Interrogés à la suite de leur séjour sur cette expérience singulière, ils avaient spontanément exprimé cette remarque : "Certes ces moines ne produisent rien d'utile immédiatement, mais si ce pour quoi ils sont là s'avère exact, ce sont eux qui ont raison car, vouant ainsi leur vie entière à Dieu, ils sont sûrs d'obtenir l'Eternité en résultat. Ce sont les gens les plus logiques du monde".

En bons scientifiques pour qui la Raison et la logique prévalent, ils se rangeaient ainsi du côté de Pascal, le mathématicien et philosophe qui disait que croire en Dieu était le seul pari gagnant dans tous les cas. En effet, si Dieu existe, ils auront eu raison. Si Dieu n'existe pas, en prenant une vie droite ils en auront vécu intensément toute la durée d'années sans rien en gaspiller !

Mais ce raisonnement de sagesse est rarement celui qu'adoptent nombre de nos contemporains. Ces derniers chérissent et choisissent avant tout de conduire leur vie par eux-mêmes, sans autres références que ce qu'ils estiment être le Bien, le bon, le meilleur, le beau, l'estimable. Certains incluent dans leur champ d'option et d'action les autres, les proches et ceux qui leur ressemblent ; d'autres vont jusqu'à élargir le cercle de gens à l'égard desquels ils se sentent des devoirs d'humanité. Mais à force d'avoir pris l'habitude de n'obéir qu'à leur conscience individuelle, beaucoup de gens, à notre époque, ont plus tendance à se méfier et se refermer qu'à s'ouvrir et oser accueillir et servir.

Je n'oublie pas la tentation actuelle d'ériger des murs et de dresser des barrières plutôt que de tracer des chemins et des routes, d'organiser des rencontres et des colloques, des concertations autour de tables rondes… Il est en effet exact que l'on constate aujourd'hui dans la société des dilatations qui exacerbent les différences en catégories inconciliables et font dériver les divergences en antagonismes. Des mouvements de fond semblent disperser et opposer, individualiser encore plus les intérêts particuliers jusqu'à rivaliser entre eux et même se heurter, parfois avec violence.

Aussi l'une des grandes questions qui se posent à l'époque que nous traversons est bien la nécessité de retrouver des bornes et des panneaux que chaque citoyen s'impose de respecter, non sous la menace de sanctions en cas d'infraction, mais à l'issue d'un cheminement intérieur ayant pour résultat une appropriation intérieure et surtout la redécouverte du lien au même corps humain auquel chacun appartient, avec le devoir de contribuer à sa vie autant qu'il en bénéficie lui-même.

Dois-je dire qu'adhérer à l'Evangile et l'adopter comme chemin de sa propre vie est de nature à renouveler en profondeur ce "vivre ensemble" dramatiquement affadi, ici ou là et là-bas, aujourd'hui !

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