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Les billets du Père Lucien Marguet
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6 mai 2017

Gouverner une démocratie républicaine ?

Faut-il s'étonner qu'un candidat à la présidence de la République qui se fait connaître et prétend se faire élire sur ses convictions libérales dans les domaines économique et financier soit également libéral sur le plan éthique et sociétal ? Faire de la liberté et de la conscience individuelles le socle d'une vie en société a pour conséquence le primat donné aux capacités de chaque individu, jusqu'à favoriser la subjectivité selon laquelle une morale collective n'a pas à être inscrite dans les lois, chaque citoyen ayant à forger la sienne dans les limites du respect de celle d'autrui.

On comprend donc que la démocratie considérée de ce point de vue sera de créer et d'offrir les conditions les plus larges pour que chaque positionnement individuel ait sa place réservée sans risque d'empiéter sur celle des autres. Une république démocratique ainsi envisagée n'a pas la prétention de choisir pour tous un mode d'existence et encore moins des références éthiques qu'elle aurait le devoir d'imposer à tous, elle a par contre la mission d'assurer une cohabitation sereine entre des citoyens dont la vie s'enracine en des inspirations humanistes, philosophiques et religieuses diverses et parfois divergentes.

A ce que je viens de souligner, il faut ajouter l'importance d'attribuer des priorités dans la liste des programmes électoraux. Certes la famille a besoin de repères identifiés dans un père et une mère, mais elle a aussi besoin d'un travail salarié assuré, d'une offre scolaire de qualité, d'un habitat confortable, de sécurité dans le village ou la ville… Notre attention aux programmes ne doit donc pas porter seulement sur l'un ou l'autre point particulier, mais s'élargir et être hiérarchisée. Et redisons-le, de toutes les façons tout électeur peut se sentir libre en conscience de ne jamais adhérer à une loi et encore moins la pratiquer, fût-elle votée et appliquée, si celle-ci est en désaccord avec les valeurs auxquelles il tient. Le fait de voter pour un candidat ne fait pas d'un électeur son obligé servile et encore moins du candidat son maître à penser obligé !

De même, sur le plan économique et financier, ne faut-il pas se réjouir qu'entrepreneurs et politiques se fréquentent et se concertent davantage pour articuler les formations aux besoins nouveaux ? Car la création d'emplois ne se décrète pas dans l'abstrait, mais à partir des débouchés commerciaux et de la demande de consommation habituelle et nouvelle. Quant à la question de savoir si une nation a intérêt à s'entourer de barrières douanières et de refuser la mondialisation pour s'obliger elle-même à produire et consommer d'une façon autarcique, je dirais que la mission d'un état n'est pas de combattre ce qui est devenu un fait établi et irréversible, mais d'en normaliser le fonctionnement et d'en établir et maintenir les règles. La mondialisation résulte non d'une idéologie, optionnelle, mais de l'évolution des techniques de communication et d'une compression des délais et des distances qui fait de la terre entière une humanité, toujours plurielle, mais de plus en plus rapprochée, aux modes de vie de plus en plus calqués et mixés.

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