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Les billets du Père Lucien Marguet
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18 juin 2017

Esprit, conscience et âme…

On a parfois trop tendance à donner le même sens à ces mots différents que sont esprit, conscience et âme. On peut s'accorder à affirmer au contraire qu'ils revêtent des réalités très distinctes. L'esprit d'une personne est liée à la vie physique et physiologique. La conscience elle aussi disparaît si les conditions auxquelles elle est soumise ne sont plus remplies. Quant à l'âme dont l'être humain est doté dès sa conception, de façon singulière elle est une entité divine immortelle qui demeure au-delà de la durée de l'existence terrestre.

Quand la dégradation peut détruire les facultés cognitives, l'exercice de la conscience et l'esprit conditionnés par les fonctions d'un cerveau abîmé, l'âme, elle, demeure intacte. D'origine divine, l'âme garantit la dignité humaine totale et intégrale à toute personne, fût-elle amputée de tous ses liens sociaux et de sa conscience d'exister. L'âme crédite tout être humain d'une dignité intrinsèque de sa procréation à sa mort.

Nous avons tous eu vent, un jour ou l'autre, de récits qu'ont fait des survivants plongés, parfois longtemps, dans un coma profond aux portes de la mort. Déclarés par les médecins en état de "mort imminente", ces patients racontent que leur âme séparée percevait leur corps et qu'une lumière intense et douce les attirait, comme dans un tunnel dont la sortie leur paraissait irradiée et merveilleuse de réconfort et de bonheur. Bien sûr ces témoignages de "revenus à la vie" n'ont pas de base scientifique. Il est à remarquer toutefois que tous décrivent leur expérience à peu près dans les mêmes termes et illustrent leurs propos avec les mêmes images.

Sans aucun doute d'une façon inappropriée et à tout le moins approximative, ne peut-on dire que l'âme est le disque dur d'un ordinateur qui conserve les traces et les données de tout ce qu'il a eu à traiter sa vie durant ? Tout au long de son existence, chacun est amené à penser, choisir, agir, parler, s'engager… Or tout cela s'imprime dans son âme jusqu'à former son identité spirituelle spécifique qui le caractérise et dont il est le responsable.

Ce que je viens de dire de l'âme peut-il nous donner à comprendre cette phrase du Credo : "Je crois en la Résurrection de la chair et en la vie éternelle" ? La chair ne serait pas envisagée comme un retour au corps physique de la vie terrestre, mais comme l'arrivée en Dieu éternel de l'âme chargée de tous ses bagages positifs accumulés au cours des années passées sur terre. Tout ce qu'un être humain a choisi et fait de bien, de bon, de beau, de juste, d'amour, de grand, sa liberté, son courage, sa persévérance, ses dépassements et ses relèvements ont en effet enrichi son patrimoine moral et spirituel, personnel et social, ecclésial.

Face à la mort certes nous sommes égaux puisque tout être humain termine sa vie ainsi. Mais nous ne lui donnons pas le même contenu, puisque pour certains la mort est un saut dans le néant et que pour d'autres elle est un accostage à l'autre rive ou le retour de l'âme à la maison divine où elle a pris naissance. Einstein disait : "Notre époque est dans la profusion de sens et dans la confusion du sens". Alors prenons le temps de chercher à comprendre d'où nous venons et où nous allons, l'origine et l'horizon de notre existence…

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