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Les billets du Père Lucien Marguet
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7 septembre 2017

Des prêtres "étrangers" nous deviennent familiers…

L'Eglise de France, en manque de prêtres en nombre suffisant pour assurer la relève de ceux qui, ayant accompli fidèlement le service pastoral, s'en vont doucement dans la maison du Père, fait appel au clergé formé en Asie et surtout en Afrique. Là-bas, les vocations nombreuses permettent ce partage entre églises de différents continents. Ces églises qui ont émergé il y a peu d'années entendent ainsi montrer leur reconnaissance à ces églises-mères qui les ont fait naître et qui leur ont donné les moyens de se développer et de s'affermir progressivement.

Ces prêtres venus d'ailleurs et parfois de très loin ont pour la plupart une expérience pastorale exercée dans le diocèse où ils ont été ordonnés prêtres. Or, autant ils peuvent accomplir les missions qui leur sont confiées dans leur milieu de vie naturel puisqu'ils en ont la langue, en connaissent la culture, les traditions, en partagent les aspirations humaines, autant c'est pour eux un radical changement lorsqu'ils atterrissent dans un pays que souvent ils ne connaissent que par ce qu'en disent les livres et plus encore les clichés propagés par les médias !

Il est vrai que si les évêques en France ont la volonté d'accueillir dans de bonnes et claires conditions les prêtres africains venus renforcer les rangs de leur presbytérium, ils ont conscience de la nécessité d'aider ceux-ci à s'acculturer et s'inculturer, par des formations appropriées et surtout un accompagnement personnalisé. Ainsi devront être convenus d'avance et écrits dans un contrat à la fois les tâches confiées, le cadre et les moyens pour les remplir et la durée du contrat signé, car le risque est grand que le prêtre étranger découvre avec stupéfaction ce qui lui est demandé et n'interprète comme un manque de confiance les recommandations et les formations qui lui sont prodiguées.

Les prêtres ressortissants de pays africains ont parfois effectué de longues études, et ils viennent souvent les poursuivre en parallèle avec l'aide pastorale qu'ils ont convenu de rendre dans une paroisse urbaine ou rurale du diocèse qui les a embauchés, dans une répartition du temps et un soutien financier qui devront eux aussi avoir été fixés par écrit afin qu'une même perception des engagements réciproques soit établie. Logiquement, dans ce partenariat tout le monde est potentiellement gagnant. Les évêques reçoivent du renfort et des richesses humaines et pastorales nouvelles, les prêtres étrangers bénéficient des acquis du monde occidental, en expérimentent les limites et les grandeurs, découvrent les pastorales d'évangélisation et les pédagogies qui les soutiennent, ainsi que les obstacles auxquels le clergé est confronté dans la proposition de la foi chrétienne.

Par ces prêtres, des ponts s'établissent entre les diocèses d'où ils proviennent et les diocèses de France où ils arrivent. On peut penser qu'ainsi l'Eglise universelle densifie les liens qui l'unissent. Le terme de mondialisation s'applique donc aussi aux personnels d'Eglise ! Cette entraide par delà les frontières a franchi les barrières de langue, de sensibilité culturelle, d'identité humaine, édifie peu à peu une humanité solidaire et fraternelle dans laquelle chacun(e) et chaque peuple est attendu à la fois en tant qu'acteur et serviteur et aussi comme convive !

Des prêtres arrivant de l'étranger pour aider l'Eglise en France à assumer ses missions d'évangélisation, c'est sans aucun doute une invitation à sortir de nous-mêmes et à élargir les tentes où nous demeurons.

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