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Les billets du Père Lucien Marguet
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2 octobre 2017

Servir… rien que !

L'on ne rend pas service dans le but d'être soi-même servi en retour, ni même d'être gratifié de reconnaissance. Toutefois un service est d'autant plus apprécié par celui qui l'offre et celui qui en bénéficie qu'il s'avère utile et fructueux.

Il est pourtant des recherches variables dans l'esprit de service ! Certains vont en effet rendre service sous forme de bénévolat avec l'idée d'y trouver un épanouissement personnel. Leur assiduité dans le service s'établira non pas d'abord en fonction des besoins perçus, mais de leur propre disponibilité et de leur réserve de générosité. Ces gens peuvent à un moment donné se montrer très investis, et subitement rendre leur tablier de service sans trop se préoccuper de la pérennité du service qu'ils assuraient. D'autres, à défaut de percevoir les résultats du service accompli ou en raison de difficultés rencontrées, peuvent se décourager et abandonner leur "poste" sur un coup de tête. Ils oublient alors qu'après avoir aidé et soutenu, créé de la confiance et de l'Espérance, leur décision, non réfléchie et non concertée, peut alors générer du désordre et surtout de la tristesse, voire du désespoir. Aussi se mettre au service des autres, d'une cause humaine ou religieuse, est un véritable engagement qui implique d'abord un sens aigu des responsabilités à l'égard des besoins que l'on accepte de servir.

Dans une société fort influencée par une culture des chiffres, des pronostics et des statistiques, dans une société comptable où tout se vend et s'achète, le service bénévole ne va pas de soi puisqu'il s'appuie sur le don du temps, des capacités à être et à faire pour les autres et non pour soi et ses proches. L'esprit de service peut donc être parasité par ces ondes de la société où l'argent donne la valeur aux choses et aux personnes. Il n'est pas rare dans les paroisses que des animateurs bénévoles s'entendent interroger sur ce qu'ils gagnent d'argent à assurer l'accueil, animer les chants, faire le catéchisme ou célébrer des obsèques… N'est-on pas enclin à percevoir la valeur d'une personne à travers son salaire ? N'est-on pas parfois tenté d'évaluer un cadeau à travers son coût d'achat ?

Jésus lui-même ne faisait pas le bien dans le but d'être reconnu, gratifié d'un merci, et encore moins de rechercher une autorité et une forme de "pouvoir". Car cette quête, parfois inconsciente, jamais avouée, de développer une compétence et une ascendance sur les autres, un groupe, un association, un mouvement, par la place que l'on y prend jusqu'à devenir irremplaçable et indispensable, est loin d'être exceptionnelle. Il est alors recommandé aux chrétiens de revenir au Christ serviteur de l'humanité et de relire saint Paul dans sa lettre aux Philippiens 2, 2-5 : "Mettez le comble de ma joie par l'accord de vos sentiments : ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment ; n'accordez rien à l'esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l'humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus".

Un jour Jésus avait guéri dix lépreux. Un seul est revenu lui dire merci. Jésus ne faisait jamais du bien dans le but d'y trouver un avantage, même pas celui de convaincre des gens de le suivre. Il a été un humble et fidèle serviteur.

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