La foi chez Pascal

Un prêtre rapporte une conversation avec une personne qui se disait foncièrement incroyante. Le prêtre la questionne :

–                    "Connaissez-vous, dans l'Evangile, la parabole des deux fils ?"

–                    "Non."

–                    "Et les Béatitudes ?"

–                    "Non".

–                    "Alors, vous n'êtes pas un incroyant, mais d'abord un ignorant."

Pascal disait : "Il n'y a que deux sortes de personnes qu'on puisse appeler raisonnables : ou ceux qui servent Dieu de tout leur cœur parce qu'ils le connaissent, ou ceux qui le cherchent de tout leur cœur parce qu'ils ne le connaissent pas. Mais ceux qui vivent sans le connaître et sans le chercher…, qu'ils donnent à la quête de vérité quelques-unes de ces heures qu'ils emploient si inutilement ailleurs".

Or les lieux de la scolarité ne sont-ils pas par excellence des endroits et des moments de quête et de réception des vérités ?

Car "l'homme est visiblement fait pour penser ; c'est toute sa dignité et tout son mérite ; et tout son devoir est de penser comme il faut. Or l'ordre de la pensée est de commencer par soi, et par son auteur et sa fin. Or, à quoi pense le monde ? Jamais à cela ; mais à danser, à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague…, à se battre, à se faire roi, sans penser à ce que c'est qu'être roi et qu'être homme."

Penser, c'est tout l'honneur de l'homme, mais c'est une aventure pleine de risques. Le fanfaron est aussi dangereux que le timoré : la seule attitude valable dans la recherche de la vérité, c'est l'humilité.

Démontrer rationnellement l'existence de Dieu, sans doute Pascal s'y est-il souvent essayé. Mais il s'est aperçu que ses preuves ne convainquaient personne. De toute façon, ce genre de raisonnement abstrait ne permet d'atteindre qu'une "idée de Dieu", et "connaître Dieu de la sorte c'est ne le connaître pas".

Triomphent alors les sceptiques (que Pascal appelle "Pyrrhoniens"), qui prétendent qu'on ne peut rien prouver, tandis que se récrient les "dogmatistes" qui affirment eux pouvoir tout prouver. Pascal les récuse : "Tous les principes sont vrais des pyrrhoniens, des stoïques, des athées… Mais leurs conclusions sont fausses, parce que les principes opposés sont vrais aussi." Alors Pascal propose son Pari, devenu célèbre. "Il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué."

Pascal, mathématicien et philosophe, à propos de la foi démontre qu'il était plus intelligent de croire en Dieu que de nier son existence. Car "parier maintenant que Dieu existe réellement ne fait rien perdre s'il n'existe pas et fait tout gagner dans le cas où existe vraiment." Pour chercher la vérité, Jean-Paul II évoquait les deux ailes d'un oiseau pour s'élever et voler, progresser… Ces deux ailes, pour l'homme, sont la Raison et la Foi, Ratio et Fides. Comment ne pas nous souhaiter entraîner ces deux ailes !