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Les billets du Père Lucien Marguet
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27 novembre 2017

Aménager des rampes d'accès…

Depuis de nombreuses années les services compétents de l'Etat demandent aux grandes institutions de notre pays recevant du public d'installer des pans inclinés qui facilitent l'accès des personnes porteuses d'un handicap ou des personnes âgées atteintes de mobilité réduite. Il est des édifices où la réalisation des travaux d'accessibilité se révèle très onéreuse. Et pourtant ce qui n'a été longtemps qu'une recommandation deviendra bientôt une loi qui oblige !

Etant donné que la plupart des églises de France existaient avant la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, elles sont devenues, par décision du gouvernement de cette époque, des propriétés des communes. Certains édifices prestigieux tels les cathédrales et basiliques appartiennent même à l'Etat directement. Or, dans ces travaux d'aménagement devenus indispensables, je vois une métaphore illustrant ce que l'Eglise elle-même doit envisager et réaliser pour permettre à ceux qui s'adressent à elle de favoriser de possibles et vraies rencontres.

Nos communautés chrétiennes quelles qu'elles soient, les paroisses bien sûr en premier lieu, - puisque selon l'expression du saint pape Jean XXIII elles sont "la fontaine au milieu du village" -, doivent créer des plans inclinés pour favoriser la venue et l'accueil de toutes les personnes et des groupes que les difficultés et le poids de leur existence a blessés et parfois lourdement handicapés. Si l'Eglise veut répondre à l'appel du pape François à ressembler à "un hôpital de campagne", alors elle doit multiplier les rampes d'accessibilité vers ce qu'elle est et ce qu'elle offre. Trop souvent - je poursuis la métaphore -, les parvis d'église comportent des escaliers qui sont autant de "marches" à franchir. L'on n'a d'ailleurs pas toujours pris soin d'installer une rampe pour s'y tenir, pour y trouver appui et se sentir encouragé à poursuivre !

Certes les communautés chrétiennes ont bien raison de ne pas brader ou affadir le message ardent qu'est l'Evangile. Mais ont-elles toujours assez de conviction pour en montrer la pertinence et la vigueur dans l'actualité de leur humanité et celle du monde ? Ne consacrons-nous pas trop de notre temps aux "fidèles" et pas assez aux gens "du dehors", que l'on ne prend pas assez collectivement les moyens de rejoindre en leur chemin ou d'accueillir sur les parvis ouverts de nos petits groupes de croyants ?

Les rampes d'accès en pente douce illustrent par exemple une adhésion de foi qui ne doit pas être radicale, mais progressive et sélective. Si l'on regarde la façon dont Jésus pratiquait la pastorale de la rencontre, on découvre qu'il commençait par guérir, réparer, renouer, pardonner, et qu'il laissait la personne se prononcer ensuite par rapport à lui en toute lucidité et dans une attitude de liberté. Parfois, dans la pastorale des sacrements, nous exigeons d'abord une profession de foi des demandeurs, souvent embarrassés pour l'exprimer en des termes qu'ils supposent être conformes à ce que nous attendons. Sommes-nous assez contemplatifs pour discerner les désirs et les aspirations authentiquement spirituels et qui témoignent de la présence réelle de Dieu ?

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