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Les billets du Père Lucien Marguet
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6 janvier 2018

"De l'or, de l'encens et de la myrrhe"…

L'histoire de l'univers, telle que nous la connaissons, montre que son déroulement part d'un noyau dense pour s'élargir progressivement en extension. L'histoire de l'Humanité se réalise selon le même principe, puisque, de peuplades ou de clans qui s'ignoraient, on en est venu aujourd'hui à des peuples qui, tout en étant éloignés géographiquement, ont une bonne connaissance les uns des autres. Ce qui les distingue et les caractérise les différencie et leur donne une identité particulière. Leur parcours singulier et leurs intérêts spécifiques peuvent certes créer entre eux des antagonismes et parfois des conflits ouverts, mais progressivement contenus, grâce à une approche plus raisonnée et des colloques dans lesquels la discussion et la concertation deviennent privilégiées pour chercher des solutions durables et stables.

Un terme nouveau prétend qualifier l'étape dans laquelle l'Humanité est arrivée : celui de "mondialisation". En effet, tant sur le plan culturel que sur les plans économique et financier, les nations du monde actuel sont interconnectées et interdépendantes. Cette situation nouvelle peut paraître insupportable à certains peuples épris d'autonomie et de besoin identitaire, jusqu'à revendiquer une indépendance politique qui leur permette de s'auto-gérer. Ce mouvement de séparation participe du phénomène d'oscillation entre les forces qui tendent à unir et même uniformiser, en réduisant les différences et en soulignant davantage les similitudes et ce qui est global, et de l'autre côté cette tendance constatée aujourd'hui, en réaction, à se réclamer de la nature singulière et particulière d'une région ou d'une nation. Ces deux pôles apparaissent très soulignés dans la marche du monde : le spécifique, le singulier et le semblable, et la totalité !

Dans les deux pôles observés comme tendances fortes, on peut regretter des dérives possibles. Les mondialistes peuvent ressembler à des pachydermes gigantesques qui ignorent entièrement les insectes qu'ils foulent de leurs lourdes pattes. Les adeptes de la proximité et du local peuvent ressembler à ces gens qui vivent dans l'obscurité de leur maison en refusant d'ouvrir leurs volets et leur porte, pour feindre d'oublier qu'ils ont des voisins et sont habitants d'un même village. Les chrétiens ne sont pas les moins bien placés pour ouvrir leur esprit et leur cœur aux dimensions du globe terrestre. Ils ne considèrent aucune différence ni aucun éloignement comme des obstacles, mais plutôt comme des appels pressants à aller les uns vers les autres, par-delà les océans et les continents, les langues et les cultures, les modes d'existence divers et singuliers.

Le cheminement de Jésus, dont les chrétiens se réclament, n'a-t-il pas été d'abord de s'incarner quelque part sur terre, pour y mener une vie d'homme avec tout ce qu'elle a comporté de spécifique : langue, culture, coutumes, religion… tout en délivrant de l'intérieur de ce vécu particulier un message universel dans lequel tout être humain, en tout temps de l'Histoire, peut se sentir interpellé et appelé à lui ressembler. Comment s'étonner de l'insistance avec laquelle le pape François ne cesse d'évoquer le respect et l'accueil des migrants, ces gens très éloignés de notre situation et reconnus si proches par cette même humanité que nous partageons avec eux…

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