Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
19 janvier 2018

Intégrisme, libéralisme, progressisme…

On qualifie une personne d'intégriste lorsqu'elle fonde les vérités qu'elle défend sur le passé considéré comme un âge d'or, référence intangible. Dans l'Eglise, ces partisans tiennent à tout prix à ce que rien des traditions et des attitudes religieuses ne soit bousculé ni actualisé au regard des cultures d'aujourd'hui. Et ils choisissent dans ce passé la période qui convient à leur sensibilité et n'ont de cesse de vouloir la transférer dans le présent telle quelle, sans assez tenir compte des conditions et des situations culturelles et religieuses du présent. Ils ressemblent alors à un jardinier qui repiquerait des plantes sans évaluer la terre ni l'environnement qui devront les accueillir et les faire grandir !

L'intégriste a une mentalité de conservateur et de diffuseur de vérités dont le contenu et les moyens pour les diffuser sont considérés d'égale importance. De vérités à sauvegarder, l'intégriste passe facilement à celle du combattant retranché. Aussi a-t-il tendance à se clôturer et se blinder d'une armure intellectuelle et spirituelle. Il omet de se souvenir que le Christ lui-même s'est incarné dans un pays et une époque, et qu'il a décliné ses messages dans un langage et un vécu particuliers, les circonstances et les événements d'une existence qui a duré 33 ans.

Avant de les quitter et que l'Esprit Saint ne vienne les accompagner, Jésus a confié son œuvre d'évangélisation à une poignée d'hommes qu'il avait appelés à l'accompagner durant ses trois ans de vie publique ! Les Apôtres se sont montrés fidèles au Maître en se laissant guider par l'Esprit Saint dans les contextes divers et différents où ils annonçaient l'Evangile. Ils n'ont jamais modifié l'Evangile tout en prenant les moyens de le faire adopter comme chemin certain pour avancer dans la vie.

Il existe aussi les croyants libéraux appelés aussi "progressistes" pour qui les conditions et le contexte social et sociétal, les mutations culturelles, remettent en question les façons de vivre et de témoigner de la foi, qu'ils veulent embrayer à leur époque. Ils veulent à tout prix que le christianisme garde sa pertinence en ces temps fortement envahis et imprégnés de sécularité. Ils sont alors disposés à tout chambouler et à laisser à chaque croyant le soin d'aménager sa façon de pratiquer sa foi et de s'y référer d'une façon légitimement variable et adaptable dans ses choix et engagements de vie.

Les dérives prévisibles de ce christianisme dit libéral et progressiste sont nombreuses, parmi lesquelles on peut compter le laxisme, le choix sélectif selon lequel on conserve ou améliore ce qui apparaît convenir, et ce qui semble dépassé ou daté, on ne le fait plus apparaître dans la liste des vérités fondamentales. Les croyants dits libéraux ont la hantise de l'adaptation, jusqu'à sombrer dans la complaisance. Par nature, les libéraux se situent sur le versant descendant sur lequel tout est tolérable et envisageable, pourvu que les auteurs soient sincères et eux-mêmes respectueux de la pensée et des modes de vie d'autrui. Adeptes en politique du système démocratique et de l'économie libérale, ils sont parfois en froid avec l'Eglise à qui ils reprochent d'être centralisatrice et directive, car eux, précisément, donnent la grande priorité à la liberté individuelle et à la conduite subjective.

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité