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Les billets du Père Lucien Marguet
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22 janvier 2018

"Le don de Dieu s'incarne dans la culture de la personne"…

En novembre 2013, le pape François, dans sa première Exhortation apostolique La joie de l'Evangile, s'adresse aux chrétiens, ce "peuple de Dieu aux multiples visages", en les invitant à la joie de l'évangélisation :

"Ce peuple de Dieu s’incarne dans les peuples de la terre, chacun de ses membres a sa propre culture. La notion de culture est un précieux outil pour comprendre les diverses expressions de la vie chrétienne présentes dans le peuple de Dieu. Il s’agit du style de vie d’une société précise, de la manière propre qu’ont ses membres de tisser des relations entre eux, avec les autres créatures et avec Dieu. Comprise ainsi, la culture embrasse la totalité de la vie d’un peuple. Chaque peuple, dans son évolution historique, promeut sa propre culture avec une autonomie légitime. On doit cela au fait que la personne humaine « de par sa nature même, a absolument besoin d’une vie sociale », et elle se réfère toujours à la société, où elle vit d’une façon concrète sa relation avec la réalité. L’être humain est toujours culturellement situé : « nature et culture sont liées de façon aussi étroite que possible ». La grâce suppose la culture, et le don de Dieu s’incarne dans la culture de la personne qui la reçoit." (n° 115)

Un peu plus loin, dans ce merveilleux texte, il approfondit sa pensée :

"S’il est bien vrai que certaines cultures ont été étroitement liées à la prédication de l’Évangile et au développement d’une pensée chrétienne, le message révélé ne s’identifie à aucune d’entre elles et il a un contenu transculturel. C’est pourquoi, en évangélisant de nouvelles cultures ou des cultures qui n’ont pas accueilli la prédication chrétienne, il  n’est pas indispensable d’imposer une forme culturelle particulière, aussi belle et antique qu’elle soit, avec la proposition de l’Évangile. "(n° 117)

Ce point est explicité dans le paragraphe 118 :

"Nous ne pouvons pas prétendre que tous les peuples de tous les continents, en exprimant la foi chrétienne, imitent les modalités adoptées par les peuples européens à un moment précis de leur histoire, car la foi ne peut pas être enfermée dans les limites de la compréhension et de l’expression d’une culture particulière. Il est indiscutable qu’une seule culture n’épuise pas le mystère de la rédemption du Christ."

L'on a souvent parlé de culture classique, de culture ouvrière, scientifique, informatique. La planète des jeunes n'a-t-elle pas son langage, ses codes, ses modes particuliers de communiquer ? Ne constate-t-on pas parfois un décalage assez profond entre le Message évangélique à diffuser et les publics à la culture si diversifiée ?

Le langage des prières ne réclame-t-il pas une inculturation en utilisant les mots, les images, les références du milieu où elles sont proposées ? N'est-ce pas légitime et même un devoir pour l'Eglise de rejoindre les gens pour comprendre la langue et la culture qui leur sont propres ?

Si le message de l'Evangile est unique, les modalités de sa transmission sont plurielles puisqu'elles sont appelées à être traduites dans les cultures humaines. Sans doute le qualificatif de catholique doit-il être compris comme inclusif des différences culturelles et non pas compris comme une invitation à l'uniformité. A la Pentecôte, chaque groupe entendait les Apôtres annoncer la Résurrection dans sa propre langue.

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