Le dialogue social comme contribution à la Paix…

Au n° 238 de La joie de l'Evangile, le pape François écrit : "Pour l'Eglise en particulier, il y a actuellement trois champs de dialogue où elle doit être présente pour accomplir un service en faveur du plein développement de l'être humain et procurer le bien commun : le dialogue avec les Etats, avec la société qui inclut le dialogue avec les cultures et avec les sciences"… "L'Eglise proclame l'Evangile de la Paix (Eph 6, 15) et est ouverte à la collaboration avec toutes les autorités nationales et internationales pour prendre soin de ce bien universel, si grand." (n° 239). Et, au n° 241 : "Dans le dialogue avec l'Etat et la société, l'Eglise n'a pas de solutions pour toutes les questions particulières. Mais avec les diverses forces sociales, elle accompagne les propositions qui peuvent répondre le mieux à la dignité de la personne humaine et au bien commun." "Le dialogue entre science et foi fait aussi partie de l'action évangélisatrice qui favorise la Paix." (n° 242)… La foi ne craint pas la raison ; au contraire elle la cherche et lui fait confiance, parce que "la lumière de la raison et celle de la  foi viennent toutes deux de Dieu et ne peuvent se contredire entre elles"… "Toute la société peut être enrichie grâce à ce dialogue qui ouvre de nouveaux horizons à la pensée et augmente les possibilités de la raison"…

Ce dialogue avec la société et avec l'esprit rationnel et scientifique qui a besoin de preuves et de démonstration, qui prétend s'appuyer sur l'objectivité des faits observés et expérimentés, les chrétiens doivent le faire leur en comprenant que, loin de nuire à leur foi, il peut la consolider et servir de pont de rencontre avec la mentalité moderne très attachée à la raison. Au n° 243 : "L'Eglise ne prétend pas arrêter le progrès admirable des sciences. Au contraire, elle se réjouit et même en profite, reconnaissant l'énorme potentiel que Dieu a donné à l'esprit humain". Quand le progrès des sciences, se maintenant avec une rigueur académique dans le champ de leur objet spécifique, rend évidente une conclusion déterminée que la raison ne peut pas nier, la foi ne le contredit pas"… "Mais en certaines occasions certains scientifiques vont au-delà de l'objet formel de leur discipline et prennent parti par des affirmations ou des conclusions qui dépassent le champ strictement scientifique."

Le Pape invite donc les savants comme les croyants à demeurer dans le cadre de la vérité qu'ils prétendent s'apporter, sans empiéter ni déborder sur des terrains sur lesquels ils n'ont pas les moyens de s'aventurer. Cette rencontre entre raison et foi demande toutefois d'apprendre le langage de l'un et de l'autre et ce que le fonde et l'exprime. Autant dire qu'il n'y a pas place dans l'Eglise pour le fidéisme pur et dur ou le fondamentalisme, et pas davantage dans les cercles de la rechercher scientifique pour le scientisme ou les idéologies qui tendent à fonder l'athéisme ou les incroyances sur les philosophies matérialistes.

Il est quand même très important de nos jours, pour les croyants, qu'ils aient toujours le courage et la persévérance pour confronter leur foi aux savoirs qu'ils acquièrent, à la mentalité rationnelle qu'ils inhalent chaque jour dans les moyens de communication multiples qui finissent par les convaincre qu'il n'est de réalité objective et intéressante que celle qui est vue, entendue, perceptible et sensible!