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Les billets du Père Lucien Marguet
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24 mars 2018

A quoi bon se confesser encore ?

Il est facilement constatable que beaucoup moins de chrétiens "vont à confesse" pour recevoir le pardon sacramentel transmis par un prêtre de la part de Dieu. Toutefois les pénitents qui continuent à venir apprécient d'être accueillis et entendus, non plus tant à partir d'une liste de péchés correspondant à des infractions aux dix commandements de Dieu ou à ceux de l'Eglise que davantage à partir de leur vie conjugale, sociale, familiale, et des événements qui les marquent et les interpellent !

Chez ces repentants on perçoit un vrai besoin d'être accompagné et soutenu dans leur vie spirituelle. Aussi ce temps du sacrement donne-t-il lieu à une "rencontre" devant Dieu avec soi-même, assisté par un prêtre qui aide à se confier en pleine clarté non pour se faire juger, mais pour s'entendre signifier le pardon et l'amour "continu" de Dieu Père miséricordieux. Le chrétien qui a voulu inspirer et conduire sa vie selon les idéaux évangéliques et qui constate les ratés et les rendez-vous manqués avec le Christ auquel il continue à croire risque souvent de se décourager en disant : "Le sacrement du Pardon, à quoi bon, puisque je retombe toujours dans les mêmes ornières ?". Il peut alors abandonner l'habitude de se confesser en constatant qu'il va redire comme à chaque fois les mêmes infractions ou omissions. Il court alors le danger de s'isoler.

Il apparaît que la façon renouvelée de vivre le sacrement ajoute à l'aveu des péchés devant le Père le discernement en vérité du frère qu'est le prêtre qui n'est pas là pour juger, mais pour aider à se relever, tenir debout et marcher en confiance. Ainsi le sacrement du Pardon et de la Réconciliation n'apparaît-il plus à l'image des bennes à ordures qui se rendent à la décharge, mais plutôt à l'image du Fils prodigue que son Père étreint avec tendresse, réintroduit dans la maison familiale et à qui il restitue une vie à venir nouvelle.

Avouer ses péchés sans avoir évalué en particulier leurs dégâts causés dans la vie des autres, ne pas chercher à réparer ces dommages autant qu'il est possible, omettre d'envisager des modifications dans les attitudes et les comportements, les mentalités, en un mot de tenter des conversions, ce serait trop réduire le "sacrement" au moment de l'aveu. Or ce sacrement beaucoup moins pratiqué comprend bien plus que ce temps auprès d'un prêtre chargé de donner l'absolution. Il est d'abord un désir de proximité avec le Christ, de purification et de guérison du cœur et de l'âme, l'accueil d'un signe officiel et public que l'on demeure "enfant aimé" du Père et frère ou sœur libéré par Jésus unique sauveur.

Je sais que dans notre société il est beaucoup de thérapeutes du cœur, de l'esprit et de l'âme, de nombreux guérisseurs, parce que sévissent une multitude de maladies. Les sciences dans les domaines psychiques et sociologiques ont développé des thérapies pour les soigner en leurs causes et conséquences. Sans prétention à vouloir nier leur bien-fondé et leurs bienfaits, le "confessionnal", en même temps qu'il offre un moment de lucidité, de vérité et de liberté, accomplit des ré-accordements apaisants et réconfortants, générateurs de bonheur et de joie intérieure !

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