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Les billets du Père Lucien Marguet
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11 mai 2018

"Je suis la vigne, vous êtes les sarments"

Jean 15 1-27

 

Dans l'Ancien Testament, la vigne représente le Peuple d'Israël. Dans le Nouveau Testament, la vigne est une métaphore pour faire comprendre ce qu'est l'Eglise, le Corps du Christ composé des croyants en Lui, dont a parlé notamment saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens.

Une vigne se compose de plusieurs pieds de vigne. Un cep, des sarments et des grappes de raisin sont les parties visibles d'un pied, dont les racines cachées en terre ont pour fonction de faire monter la sève nourricière qui, elle, est invisible mais indispensable. Ainsi ce qui est le plus important, c'est que les sarments soient bien reliés et accrochés au cep, et celui-ci bien enterré. "Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance"…  Le travail du vigneron consiste à éliminer les sarments susceptibles de disperser la sève et de ne produire aucun fruit. "Il émonde" la vigne, la taille. C'est la mission de la Parole de Dieu d'émonder notre vie en discernant ce que l'on doit garder, favoriser, et ce qu'il faut éliminer !

Or quel fruit produit cette relation au Christ ? C'est l'amour. "Comme mon Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour. Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme en observant les commandements de mon Père je demeure dans son amour". L'unité parfaite entre Jésus et son Père garantit la qualité et la densité de l'Amour reçu et vécu par tous ceux et celles qui le reçoivent de sa part. Telle la sève qui, montant par le cep et les sarments solidaires, se transforme en grappes de raisin généreuses. Dieu par Jésus nous transmet son amour, et il nous rend capables d'aimer à notre tour et ainsi de prendre place dans la vie trinitaire de Dieu.

A partir du verset 18, saint Jean évoque le monde comme un lieu où se déroule nécessairement notre itinéraire humain, mais le jonche de difficultés à surmonter. Car le Monde est marqué par le chacun pour soi, où chacun prétend à son autonomie intégrale, qui l'invite à s'aventurer sans autres normes que celles qu'il se donne, sans Dieu ni maître. Tout en étant dans le monde et en y étant pleinement inséré, le chrétien, disciple et témoin, prendra le chemin de ce qu'a déjà rencontré le Christ en son temps passé sur terre. "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï le premier". Il s'agit donc pour les chrétiens d'être dans le monde tout en n'adoptant pas son esprit : "Vous n'êtes pas du monde : c'est moi qui vous ai mis à part du monde, voilà pourquoi le monde vous hait". Dans une parabole "le bon grain et l'ivraie", Jésus fait comprendre que le bien et le mal poussent côte à côte dans le même champ, et en même temps. Notre rôle de chrétiens est de consentir à vivre dans ce monde dual et d'accomplir par choix et dans la persévérance ce que nous inspire la sève de l'esprit d'amour du Christ.

Enfin, dans le paragraphe qui va du verset 26 au verset 27, saint Jean rapporte la promesse que Jésus fait, dans son discours d'adieu, quelques heures avant son arrestation, d'envoyer l'Esprit de vérité qu'il appelle "paraclet". "Lui rendra lui-même témoignage de moi, et à votre tour vous me rendrez témoignage parce que vous êtes avec moi depuis le commencement". Baptisés, nous avons vocation non à fuir le monde parce qu'il nous ferait peur ou par souci de nous préserver du mal, mais à y demeurer pour y accomplir l'œuvre du Christ, en étant levain, sel et lumière, y témoigner et y proposer la sève du Christ qu'est son amour dont tous les évangiles nous révèlent les applications concrètes, incarnées. Ce que Jésus a été, a dit et a fait, à nous de le continuer, car ensemble, en Eglise, nous sommes "sa vigne".

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