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Les billets du Père Lucien Marguet
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14 décembre 2018

La violence

Lorsqu'une personne, une catégorie sociale et même un Peuple tout entier réclament leurs droits à vivre pleinement et refusent de se contenter de survivre, ils peuvent recourir au moyen de la violence parce que celle-ci leur apparaît la seule façon efficace de se faire entendre. Le bruit et la violence seraient le langage adapté des silencieux que les piqûres et les humiliations répétées finissent par blesser profondément, jusqu'au besoin d'expulser cette violence accumulée en eux.

Cette violence est multiforme : elle va du manque économique devant une offre commerciale de plus en plus élargie au manque de considération pour la condition sociale et culturelle dont font partie ces gens révoltés. Ainsi, de ces piqûres répétées et endurées intérieurement et souvent isolément, ces gens font une cascade violente incontrôlée, qui entraîne tout sur son passage, à l'image d'un barrage qui se rompt et laisse s'engouffrer l'eau jusqu'alors contenue ! Ainsi plus les souffrances ont de durée et d'intensité, plus les violences pour en faire part pourront être agressives, destructrices, incontrôlables et indéchiffrables ! Un "déchaînement" de violence illustre les décalages entre les aspirations et les désirs – de liberté, d'égalité et de fraternité – et la réalité qui laisse souvent apparaître et ressentir cruellement des inégalités et des injustices au présent et redoutées à l'avenir.

Le recours à la violence dans l'histoire a souvent fait fonction de signal d'alarme d'urgence et de levier pour initier des changements, accélérer des améliorations, inviter à satisfaire les besoins humains les plus fondamentaux : travail, logement, école, santé, transports, culture… Ce recours à la violence est ressenti comme paradoxal, car si les insurgés réclament des biens et des droits, ils commencent par casser, détruire ceux d'autres personnes sur la route et dans les villes, et perturber leur vie quotidienne et leurs activités habituelles !

Une des grandes leçons de ces "éruptions" subites et, selon certains observateurs avisés au plus près du terrain, prévisibles, est à tirer par les acteurs sociaux et les serviteurs de la vie démocratique. Comment ne pas souhaiter en effet qu'à tous les étages il y ait assez de veilleurs et de lanceurs d'alerte courageux, généreux, qui aient le souci d'avertir et même de dénoncer les dangereux fossés qui se creusent peu à peu entre les lieux et les milieux, menaçant ainsi la cohésion et le vivre ensemble de notre société française, alors même que la responsabilité de l'édifier et de l'unifier revient à chaque citoyen pour sa part.

En effet, si les slogans désignent un bouc émissaire qu'il suffirait d'écarter pour résoudre tous les problèmes du moment, tout le monde sait bien que le vrai pouvoir est collectif et qu'il faut à tous les citoyens d'un Pays comme le nôtre sortir des idées simplistes, de tous les conditionnements culturels et économiques, de tous les matraquages idéologiques, de la "mousse bouillonnante" des réseaux sociaux, pour aller vers toujours plus de liberté de conscience, de respect de la singulière dignité de tout être humain.

Une vie démocratique ne fonctionne pas à la louche avec des services administratifs sans visage et sans âme, neutres et froids, mais avec des personnes qui ne remplissent pas seulement des "fonctions", mais "servent" la vie de concitoyens qui ont aussi pour identité et vocation d'être des frères. "Liberté, égalité, fraternité"…

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