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Les billets du Père Lucien Marguet
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12 mai 2019

Soyez levain, levure…

 

La farine et l’eau ne suffisent pas pour faire une pâte bien liée, onctueuse, homogène et levée. Il faut y ajouter de la levure mélangée. Car celle-ci ne joue son rôle et ne contribue à réaliser une bonne pâte qu’à la condition de pouvoir offrir toutes ses qualités. De la même façon, l’Evangile transmis, partagé et témoigné n’est véritable ferment de vie que s’il demeure percutant, interpellant, exigeant pour accomplir sa mission avec pertinence.

Comme la levure n’est efficiente que bien assimilée, enfouie et confondue à la pâte, de même la foi des chrétiens en Jésus n’enrichit l’humain qu’embrayée à ses désirs, ses aspirations et au vivre ensemble. Si l’Evangile n’est qu’une parole proclamée, commentée et partagée, s’il n’est pas intériorisé et pratiqué jusqu’à être invité à contribuer aux choix et accompagner les pratiques et les comportements, les réactions et les actions de l’existence quotidienne, alors ce levain qu’est l’Evangile de Jésus est pour ainsi dire « gaspillé » ! Il ressemble à la pluie qui tombe du ciel sans féconder la terre et abreuver la Nature !

Or Jésus demande à ses disciples d’être levain qui transforme le monde en son Royaume de liberté, de paix, de vérité, de justice, de fraternité… De l’Evangile des Béatitudes diffusé comme un itinéraire balisé dont Jésus est l’auteur et le premier acteur, les chrétiens sont les dépositaires et les diffuseurs agréés. Ce levain que sont la foi, l’espérance et la charité chrétiennes est destiné à tout le monde et en tout temps. Car s’il détient toujours ses énergies depuis longtemps et pour demain encore, l’on ne mesure sa vitalité et son actualité qu’à travers des croyants qui en vivent réellement !

De même que trop de sel mélangé aux aliments ou trop peu de sel ajouté leur enlève leur saveur, trop de levure ou pas assez compromet la texture et la levée d’une pâte ! Une foi doctrinaire, affirmée, hermétique jusqu’à se refuser à tout questionnement et dialogue, ou à l’inverse une foi timorée, élaguée, affadie, invertébrée, n’est-ce pas là les deux excès à éviter, trop ou pas assez de foi témoignée dans les contours de la vie ? Celles et ceux qui mettent leurs pas dans ceux de Jésus doivent le plus souvent se référer à lui dans ce nous racontent de son existence terrestre les quatre évangiles.

Certes Jésus a enseigné les foules et leur a révélé le cœur de Dieu. Il a rejoint des personnes en difficulté de santé, en rupture sociale et religieuse, il a fait progresser des lois juives en appelant à les vivre davantage « en esprit » et moins « à la lettre ». Il a été lui-même levain dans le judaïsme de son époque en transformant l’amour de la force en puissance de l’amour, la souffrance et la mort en naissance à la vie par le levier de la liberté et de l’amour inconditionnel.

Or Jésus invite les « confiants » en lui à diffuser et partager l’Evangile à la façon dont il l’a fait en ses paroles, ses attitudes, ses initiatives, ses engagements, sa vie « livrée et donnée » en toute lucidité et vérité…

 

 

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