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Les billets du Père Lucien Marguet
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10 juillet 2019

Pour des façons plus adaptées d’évangéliser

 

Au moment où les prêtres se font plus rares, et les diacres permanents plus nombreux, en ces premières années du 21ème siècle qui nous font constater une accélération de changements culturels et de modes de vie modifiés jusqu’à donner le tournis, la dimension religieuse de la personne humaine peut apparaître négligée, voire mise au placard de l’histoire. On ne visite plus une église pour s’y recueillir, mais pour en admirer les arts autrefois édifiés par des croyants.

Célébrant en juin 2019 avec des confrères de ma promotion d’ordination en juin 1969, je me repassais le film de ces 50 dernières années avec les divers endroits et les ministères différents qui m’ont été confiés. Le monde, les attitudes et les postures, les réactions spontanées me semblent avoir été chamboulés face aux grandes interrogations récurrentes de l’existence, tant dans la façon de les appréhender que d’en recueillir les bienfaits intellectuels, moraux et spirituels. L’Eglise doit s’adapter à ce monde devenu sans cesse mouvant et mobile, liquide, diraient certains. Elle qui avait choisi de se répandre au plus près et au plus grand nombre par vocation de s’incarner à la façon du Christ et d’aller dans le monde entier diffuser l’Evangile dans tous les langages de la terre, la voilà, cette Eglise, invitée à se rendre présente et dialoguante, autrement.

Le lieu et le temps d’annonce ne seront plus tant dans le presbytère, la salle paroissiale et l’église du village, que par la prise de parole de ses membres au cœur de l’actualité, par les canaux des réseaux sociaux et les lieux de communication où se forgent les liens humains et se nourrissent les pensées et les croyances. Ce qui conduit les baptisés à ne plus se contenter d’être des disciples fidèles, mais aussi des diffuseurs et des acteurs de l’annonce de l’Evangile, des témoins de ce que croire en Jésus produit dans leur vie personnelle, familiale et sociale.

Le modèle humain chrétien provient du Christ. Il est toujours fécond pour aujourd’hui. Une des tâches de l’Eglise est de le propager à partir de l’étude des évangiles et des messages que la tradition chrétienne nous en dit, à partir aussi du soutien et des progrès que l’adhésion au Christ apporte à nos chemins humains, à partir aussi de témoignages de ce que produit la foi dans la vie. Or une des caractéristiques de la mentalité séculière est l’aspiration, et peut-être même la prétention, d’envisager et de construire sa vie, son présent et son avenir, son couple, sa famille, tout seul, en auto-entrepreneur indépendant des autres. Ainsi ce comportement assez généralisé, me semble-t-il, est-il enclin à s’appuyer sur ses propres ressources pour faire face aux obstacles, élaborer ses plans et ses solutions avec une fierté réclamée d’autonomie et de responsabilités assumées.

Dans ce contexte culturel où l’homme se satisfait et se sauve lui-même, ambitionne de trouver ses moyens et aussi ses raisons de vivre en lui-même, il faudra aux témoins d’Evangile chercher les occasions de discerner les « pierres d’attente », les faims et les soifs qui au-delà des « plénitudes affichées », sont en réalité en attente d’horizon et de transcendance, à l’image de terres qui, tout en se sachant riches de nombreux éléments, reçoivent avec bonheur des pluies abondantes et gratuites qui en démultiplient la fertilité.

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