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Les billets du Père Lucien Marguet
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17 septembre 2019

Saine Anne

 

Dans certaines églises de Bretagne, par exemple aux environs de Ste Anne d'Auray, on peut voir de belles statues représentant côte à côte, comme liés et associés, Anne la grand-mère, Marie la fille et Jésus le petit-fils. Celui-ci tient en mains le globe terrestre. Contemplons cette scène familiale, tandis que nous célébrons aujourd'hui Sainte Anne. Sans oublier de prier Joachim.

Cette scène évoque la généalogie de Jésus et donc son incarnation dans l'histoire humaine. Jésus est né de Marie qui, elle, est née de Anne. Il s'agit d'une époque, d'un pays, d'une famille, d'une culture… Dieu s'est fait homme par Marie. Nul n'échappe à cette loi naturelle d'être né quelque part, un jour, dans une succession de générations.

Cette scène familiale et familière nous dit que l'humanité se transmet et se reçoit. Heureusement, chaque génération n'a pas à tout réinventer, ne part pas de rien ni de nulle part. La tradition consiste à transmettre les connaissances, des valeurs morales, de la culture, un savoir-faire, un savoir être… Car la tradition, ce n'est pas, certes, faire une photocopie ou bien cloner le passé dans le présent, mais désigner et faire goûter à la source qui, ayant fait ses preuves au passé, peut tout autant faire vivre au présent. Ainsi l'éducation que Ste Anne a donnée à Marie a-t-elle favorisé sa générosité et sa capacité à dire "oui" lorsque l'ange lui a demandé, de la part de Dieu, d'être la mère du Sauveur.

Il est vrai que l'on entend dire parfois que, depuis quelques années, cette transmission de génération en génération se fait mal. Que parfois même elle tombe en panne. Des parents n'auraient pas le temps d'assurer cette transmission, occupés à leurs affaires ou atteints par le doute sur le bien-fondé des valeurs à transmettre. Lors d'une préparation d'un couple au mariage, la fiancée regrettait de devoir le peu de notions religieuses qu'elle avait non à ses parents, mais à sa grand-mère. Et tous deux avouaient souffrir de cette carence spirituelle. Comme cet adolescent à qui les copains disent qu'ils croient en Dieu : "Je n'en ai jamais entendu parler par mes parents ; ils m'ont dit qu'ils voulaient me laisser libre".

Il est vrai que désormais, à côté de la famille, il existe une pluralité de lieux et de moyens qui diffusent et dispensent des façons diverses et alternatives d'envisager l'existence. L'ancrage dans la famille est en tous cas une chance inestimable pour ne pas rester seul dans la vie, sans bagages, sans boussole, sans repères, sans ravitaillement, pour le parcours qui sera long et parfois compliqué ! Ste Anne peut être prise par nous tous comme modèle et recours en cours de route. Qu'elle veille sur nos familles et sur tous les enfants.

On représente parfois Ste Anne apprenant à lire la Bible à Jésus. Anne transmet à Jésus les rudiments d'histoire du Peuple hébreu. Elle initie Jésus à la prière par la lecture des Psaumes. Elle lui fait apprécier et aimer d'être membre d'un Peuple croyant. Même si l'influence familiale connaît à notre époque de nombreuses interférences culturelles, scolaires, médiatiques, elle demeure primordiale, essentielle et déterminante pour la vie durant. Certes il s'agit des racines. Dans un arbre, ça compte ! 

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