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Les billets du Père Lucien Marguet
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20 novembre 2019

Daniel Lefèvre, prêtre, merci à toi…

 

Toutes les années de petit et de grand séminaire avaient forgé entre toi et moi une amitié profonde faite de souvenirs communs et d’engagements similaires. Daniel, tu n’avais pas fait de latin avant d’intégrer le petit séminaire, et moi non plus. Le supérieur de cette école nous a donné des cours particulièrement intensifs pour nous mettre au niveau requis !

Daniel et moi étions fils de paysans. Lui était fils unique, et je sais que ses parents n’ont jamais freiné sa vocation à devenir prêtre tout en sachant que eux ne seraient jamais grands-parents ! Au contraire, que n’ont-ils pas déployé d’énergie, de générosité, de confiance, pour soutenir et accompagner leur fils dans son beau parcours pastoral ! Il est vrai que Daniel, tu n’as jamais cessé d’être un fils attentionné et prévenant pour tes parents, dans leurs moments de bonne santé comme dans leur vieillesse et les épisodes traversés de maladie…

Le cœur de l’existence de Daniel, son charisme principal, était la création et le développement durable de relations humaines. Pour cultiver ce don, tu te rendais toujours disponible pour accueillir quiconque sollicitait tes compétences et savait ton esprit toujours prompt à « servir ». Daniel se voulait proche de tout le monde, quelle que soit la position sociale, l’âge, les convictions des personnes qui le sollicitaient. Toutefois son parcours spirituel et ses choix le rendaient particulièrement sensible aux petits, aux pauvres, aux démunis, aux blessés de la vie… Il était d’ailleurs membre affilié au Prado, institut d’origine lyonnaise prônant le détachement et la culture de la pauvreté évangélique. Daniel n’était pas seulement très généreux de son temps, de ses forces, de sa personne, il était courageux et prenait beaucoup sur lui lorsque sa santé venait à chanceler !

Dans toutes les missions qui t’ont été confiées, celle de pasteur en paroisse a me semble-t-il le mieux convenu à ta personnalité. Tu recréais en chaque lieu une communauté faite de liens de proximité et de fraternité en t’investissant toi-même en premier, dans la volonté de connaître les gens qui t’étaient confiés, leur vie concrète, leurs souffrances, leurs bonheurs, leurs épreuves, leurs aspirations… La proximité, et la proximité incarnée, sont des mots que tu as sans cesse mis en pratique. Certes tu étais plus à l’aise dans les relations personnelles et familiales que dans une fonction qui exigeait de choisir, de trancher et de décider. Tes années au service du diocèse comme vicaire général n’ont pas été les plus faciles ni les plus heureuses. Tu les as accomplies dans l’obéissance et avec rigueur.

Une ou deux fois par an, notre promotion de prêtres ordonnés la même année se réunissait, et c’était l’occasion pour chacun d’entre nous de partager longuement ses joies et ses peines, humaines et pastorales… Tu n’es pas le premier de notre promotion à nous quitter définitivement par la « mort ». Tu as retrouvé ces amis qui eux aussi ont rendu leur tablier de « serviteurs ». Toi, tu es arrivé. Nous sommes, nous, toujours en route… Permets-moi donc de te prier de confier à Dieu toutes les grandes intentions que toi et nous partagions ensemble il y a peu encore : notre diocèse en plein élan missionnaire, le manque cruel de candidats volontaires pour devenir prêtres, et la Paix, aussi bien locale que nationale et internationale, édifiée sur le respect, la liberté, la justice et le droit.

Je n’ai pu participer à tes obsèques que par le cœur et la prière. Aussi je te dis un immense Merci pour ta Vie.

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